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chefs des bureaux arabes, mais plus restreintes. II est investi des
fonctions de maire.
En territoire militaire, les communes
mixtes sont administrées par des commissions composées du
commandant de cercle, du commandant de place, du juge de paix, et de
cinq membres nommés par le général commandant la division.
Les communes indigènes comprennent tout
le territoire qui n'est pas érigé en communes mixtes; leurs
circonscriptions, fort étendues, sont celles des cercles ou
annexes.
Elles correspondent à des tribus
nombreuses et même à plusieurs tribus; elles sont administrées
par le commandant du cercle ou de l'annexe, assisté d'une
commission municipale.
Elles se subdivisent en douars, qui ont
une certaine personnalité civile, comme les sections des communes
françaises, et qui sont administrés par une djemaâ, ou conseil
des notables 1.
1 D'après le recensement
de 1886, la répartition de la population est la suivante :
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Territoire civil. |
Territoire militaire. |
Département d'Alger....... |
1,203,000 |
178,000 |
- d'Oran ....... |
752,000 |
118,000 |
- de Constantine |
1,369,000 |
197,000 |
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3,324,000 |
493,000 |
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II.
COLONISATION.
La prise de possession définitive du sol de l'Algérie par la
colonisation européenne est encore loin d'être réalisée. Sur
une population totale de 3,817,000 habitants (1886), la population
européenne est seulement. de 390,000 individus, sur lesquels on
compte 200,000 Français environ, sans l'armée.
Sur ce nombre, les travailleurs agricoles ne forment encore qu'une
trop faible fraction (180,000 environ).
Dans les critiques que l'on a souvent faites de la colonisation
algérienne, on a néanmoins trop perdu de vue les progrès déjà
obtenus, pour ne considérer que l'immense tâche qu'il reste
encore à remplir. Il est injuste d'oublier cependant que la prise
d'Alger date d'un demi-siècle seulement; que la conquête du Tell
n'a été terminée qu'en 1847, après la reddition d'Abd el Kader;
que celle de la Kabylie n'a été militairement terminée qu'en
1857; que des insurrections sérieuses ont troublé le pays à
plusieurs reprises, et, en dernier lieu, en 1871, en 1884, et en
1889; et que la pacification ne pourra être considérée comme
définitive que lorsque de nouvelles générations auront remplacé
celles qui nous ont combattus.
« Jamais une entreprise coloniale n'a offert à un peuple
civilisé d'aussi grandes difficultés que notre entreprise
algérienne. |
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