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n'est qu'en 1857 qu'ils furent domptés par le général Randon 1.
L'organisation de la tribu kabyle est
démocratique. La tribu se fractionne en communes, déchera
ou thaddart, qui se subdivisent en karouba ou
familles; les délégués des karoubas, amin, élus chaque
année, forment la djemmaâ, sorte de conseil municipal, qui
sert d'intermédiaire entre les indigènes et l'autorité
française, et qui administre les affaires communes.
La thaddart, ou village, est la
véritable unité constituée de l'organisation sociale.
« L'Arabe de race pure est grand,
mince, élancé, musculeux, le nez aquilin, le visage ovale, les
dents éclatantes; le front, étroit et fuyant, manque seul de
noblesse. C'est surtout dans l'aristocratie saharienne, parmi les
nomades, que ce type se voit dans toute sa beauté. » ..... On
trouve des individus abâtardis par la misère; mais le nombre en
est faible, parce que, enfants, ils ont été exposés à toutes les
intempéries et à toutes les fatigues, et que la sélection
naturelle a fait disparaître les sujets imparfaitement constitués.
Ceux qui restent sont « comme de l'acier trempé » 2.
L'Arabe, c'est le pasteur, le cavalier
qui aime les grands espaces et vit sous la tente. Dédaigneux du
travail de la terre, il reste fidèle au précepte de Mahomet : «
Où entre la charrue, entre la honte. » Quelques tribus ont fini
cependant par se fixer au sol. L'administration française s'efforce
de les rendre sédentaires
1 Voir plus
loin le Précis historique de la conquête, et plus haut la
description de la Kabylie et celle de l'Aurès.
2 Colonel
Noëllat, L'Algérie en 1881.
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en les constituant propriétaires et en partageant les terres qui
étaient restées indivises.
Sous la tente, les Arabes sont groupés en tribus, subdivisées
elles-mêmes en ferka et en douar. Les chefs de douar
forment la djemmad, qui a le même rôle que chez les
Kabyles.
L'organisation politique des Arabes est en général
aristocratique. Il existe chez eux trois espèces d'aristocraties :
une aristocratie militaire, les djouad, représentée parles
descendants des anciennes familles conquérantes; une aristocratie
religieuse, formée par les descendants des marabouts, dont
l'influence est en rapport avec leur réputation de sainteté, et
une aristocratie de race formée par les chorfa, qui font remonter
leur généalogie à Mahomet.
Abd el-Kader appartenait à la fois à l'aristocratie militaire et
à l'aristocratie religieuse; c'est la raison du grand prestige
qu'il exerçait.
L'Arabe de nos jours nous montre le tableau exact de la vie
pastorale des temps bibliques. Il n'a pas changé, moins sans doute
parce que le caractère de l'homme est immuable, que parce que les
conditions dans lesquelles il vit sont les mêmes. La persistance
du climat et la similitude des productions de la terre amènent
naturellement la persistance du type d'homme approprié au même
milieu. Dans des conditions où l'Européen ne peut vivre sans
souffrir et ne peut se propager, l'Arabe, au contraire, se trouve
à son aise. L'Arabe est
merveilleusement adapté à la terre et au climat des Hauts-Plateaux
et du Sahara. C'est son domaine; il y aurait folie à le lui
disputer et à prétendre lui substituer les hommes de notre race
dont l'adaptation |
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