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paraît d'ailleurs très difficile de revenir, prépare peut-être
encore de graves difficultés.
Cependant on doit constater que des
efforts sont faits par la société juive pour se rapprocher des mœurs
françaises. Les jeunes gens servent dans l'armée; la culture
intellectuelle française commence à pénétrer, dans les familles
riches; mais il est difficile de préciser combien ce travail
d'assimilation exigera de temps.
La politique française. en Algérie,
s'inspirant des idées d'égalité qui sont la base de notre propre
vie sociale, a fait tous les indigènes égaux les uns aux autres:
Israélites, Kabyles, Arabes, Marabouts, chorfa, djouad, Turcs,
Coulouglis, etc., sont traités sur le même pied. Il en est
résulté des froissements d'amour-propre chez ceux que nous avons
rabaissés, et peu de reconnaissance chez les autres.
« Dire journellement que l'israélite
est l'égal du musulman, c'est injurier celui-ci; dire à un homme
qui se prétend marabout qu'il est l'égal d'un zenatsi, c'est le
blesser cruellement. »
Ni l'un ni l'autre ne le croient,
d'ailleurs, et, dans l'intérieur de la société indigène, chacun
reprend sa place habituelle.
En résumé, la population indigène de
l'Algérie est formée d'éléments très variés; ce pays est
habité par des peuples entièrement différents de physionomie, de mœurs,
d'habitudes, d'origine, même de langue et qui, ne sauraient se
fusionner.
de religion qu'à cause de la différence
d'instinct. Le juif algérien, par suite d'une longue oppression,
est devenu rusé, avare, sordide, humble, dégradé en un mot. Sa
naturalisation était une mesure impolitique et prématurée. L'Arabe
nous en garde rancune et mépris. (L'Algérie en 1881,
colonel Noëllat.)
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Les trois types auxquels tous les autres peuvent se rattacher sont:
les sédentaires, les nomades, et les ksouriens.
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Les indigènes sédentaires habitent tentes, maisons, ou gourbis;
ils sont attachés au sol, et leur principale ressource est la
culture; ce sont, les gens à bœufs et à labours.
Les nomades, gens à chameaux, sont pasteurs, vivent du produit de
leurs moutons, changent constamment de place. II n'y a de
différence que dans l'étendue du parcours annuel; les uns font
une migration de quelques lieues; les autres accomplissent
d'énormes voyages. Presque tous cultivent cependant un peu de blé
ou d'orge; plus on est homme de chameaux, moins on a de cultures.
« Ils sont nomades par disposition héréditaire, mais surtout
parce que la nature du pays leur impose ce genre d'existence. En
l'état actuel, la plus grande partie du Sahara et de la région
des Plateaux n'est pas susceptible d'une culture régulière. Ces
grands espaces, nus et brûlés pendant la saison sèche, couverts
après les pluies d'une belle végétation, forment des pâturages
intermittents, des terrains de parcours. La richesse des nomades
consiste dans leurs troupeaux; il faut qu'ils leur trouvent de la
nourriture et de l'eau; de là les migrations régulières du sud
au nord et du nord au sud, concordant avec. le mouvement des
saisons. Aux approches de l'été, les caravanes se mettent en
route vers le Tell; elles y arriveront après la moisson faite; les
bêtes trouveront encore leur pâturage dans les champs
dépouillés. A l'automne, quand tombent les premières pluies, on
revient sur les Hauts-Plateaux et dans le Sahara. C'est un curieux
spectacle que celui d'une tribu en marche : les chameaux,
s'avancent gravement, en file, portant les provisions, les tentes,
les ustensiles de |
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