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conditions que dans le Sud-Oranais, tandis que les richesses des
grandes oasis de l'Oued-Righ et d'Ouargla nous ont entraînés à de
fort grandes distances; leur occupation, utile sans doute, si l'on
veut commander les nomades et pénétrer progressivement vers le
Touat et le Soudan, n'intéresse pas la sécurité de la
colonisation algérienne, comme l'occupation des ksour du sud-ouest.
Dans le département d'Oran, par suite du
voisinage du Maroc et de l'esprit plus ardent des nomades, la
pacification du Sud est encore incomplètement assurée; les
précautions militaires doivent être plus précises. L'état de
guerre est, en quelque sorte, permanent, ou du moins la
tranquillité n'est qu'intermittente, et les sortes de trêves,
pendant lesquelles se reconstituent les tribus que l'insurrection a
ruinées, ont une durée incertaine.
Dans le Tell, la frontière du Maroc est
surveillée par les postes de Nemours, Lalla Maghnia, Sebdou,
el-Aricha.
On tient les Hauts-Plateaux par Mecheria,
qui est une grande biscuit-ville permanente, c'est-à-dire
une place de ravitaillement, avec magasins et ambulances; elle a
pour avancée, à l'ouest, Aïn ben Khelil.
On commande les passages de la chaîne
saharienne par Aïn Sefra, qui est également une place-magasin, et
a pour avancées Aïn Sfissifa à l'ouest, Djenien bou Rezg au sud-ouest,
et Moghar au sud, où se trouve seulement un détachement de
cavalerie indigène.
Les communications à travers ces
montagnes ont été améliorées de manière à pouvoir porter
rapidement les troupes sur leur versant saharien, dans la direction
de Figuig.
Géryville est, comme Aïn Sefra, une
place d'appui et de ravitaillement, mais plus forte et plus
complètement installée. Aflou, centre administratif du
Djebel-Amour, n'est qu'un simple bordj. Ses communications avec
Tiaret sont gardées par un poste intermédiaire à Oussekr; mais ni
Géryville, ni
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Aflou, n'ont d'avancées permanentes au delà des montagnes du sud.
On n'est averti des agitations des nomades que par l'intermédiaire
des caïds de Brézina, d'el-Maïa, de Tadjerouna, dont la
vigilance ou le zèle peuvent être en défaut.
On a cependant placé à Aïn Mahdi, près de la zaouïa de Tedjini,
un poste permanent qui relève de Laghouat, et qui a pour mission
principale de surveiller le marabout.
Dans le département d'Alger, la sécurité du Sud est beaucoup
plus grande que dans la province d'Oran; mais on trouve dans le
Tell des régions montagneuses, dont les populations kabyles
doivent être constamment surveillées : le Dahra, l'Ouarsenis, et
la Kabylie.
On tient le Dahra par Tenès, Cherchel, Orléansville, et Miliana.
On tient l'Ouarsenis par Orléansville, Tiaret, Teniet, et Boghar.
On tient la Kabylie par Fort-National, au centre; par Dellys,
Bougie, Aumale, sur la périphérie.
Sur les Hauts-Plateaux, un poste à Chellala combine sa
surveillante avec celui d'Oussekr, de la province d'Oran.
Les montagnes des Oulad Nayl sont gardées par Djelfa et Bou Saâda.
Ce dernier poste observe également le Hodna.
Dans le Sud, Laghouat est le point d'appui des colonnes mobiles qui
ont à opérer dans le Djebel-Amour ou vers le Mzab. C'est une
très forte place, tête des routes de Ghardaïa et d'Ouargla. A
Ghardaïa est un bordj très solide, avec une garnison normale de
tirailleurs. L'autorité du commandant supérieur s'étend sur
Ouargla, où se trouve un poste de troupes indigènes, et sur Goléa,
où l'on a construit une maison de commandement pour un caïd. Le
poste du Mzab établit ainsi une liaison indispensable entre
Laghouat et l'oasis d'Ouargla, qui relève de la division d'Alger.
On ne pouvait, en effet, tolérer que les seuls points du sud, où
l'on trouvât de l'eau et quelques ressources, fussent aux mains
d'une population qui, |
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