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   prétendant rester indépendante au milieu de l'Algérie conquise, aurait paru tenir en échec l'influence française, et qui se supposait même le droit de fermer les portes de ses villes pour nous en interdire l'accès.

Goléa et Ouargla sont les points extrêmes sur lesquels s'exerce, d'une manière permanente, l'influence française. Étant donnée l'importance considérable des oasis d'Ouargla, on a jugé utile d'y mettre un poste permanent pour pouvoir commander les grands nomades qui en possèdent les palmiers. L'occupation du Mzab a été la conséquence nécessaire de celle d'Ouargla.

Dans le département de Constantine, les conditions de l'occupation militaire sont encore plus faciles. La zone tellienne n'est pas séparée de la chaîne saharienne par de grands espaces sans ressources; un chemin de fer, terminé jusqu'à Biskra, et projeté jusqu'à Tougourt, assure les mouvements rapides des colonnes; les populations sont d'ailleurs plus paisibles.

On tient la Petite-Kabylie par Djidjelli et Sétif.

Sur les Plateaux, Constantine, Sétif, Batna, Tebessa, Aïn Beida, sont plus que des postes militaires, ce sont déjà des centres administratifs et européens de certaine importance.

On tient l'Aurès par Batna, Khenchela, et Biskra. On surveille le Hodna par un poste placé à Barika.

Au nord-est, Soukarras commande les montagnes confuses de la Medjerda.

Au sud-est, Tebessa est le point d'appui des colonnes qui . ont à opérer dans les monts des Nemencha, et la base de ravitaillement de Gafsa et des postes du Sud Tunisien.

Dans l'extrême Sud, on a une petite garnison à Tougourt pour commander dans l'Oued-Righ. 

    

 

   

On a aussi placé un poste à Debila dans le Souf, et l'on y a même maintenu pendant un certain temps une colonne mobile. Cette occupation, qui est particulièrement pénible pour les troupes, et fort onéreuse par suite de la difficulté des transports, avait pour but, au moment de l'expédition dans le sud de la Tunisie, d'empêcher lestribus insoumises de tourner le Djerid par le sud pour entrer sur notre territoire. Debila est relié à Tebessa par Negrine, où se trouve un poste optique.

Des troupes, dont l'effectif est augmenté en temps de troubles, sont disséminées dans les postes que nous venons d'énumérer. En outre, la plupart des villes et des centres importants du Tell servent de garnisons aux régiments du 19ème corps d'armée, que l'on maintient à proximité de la côte, c'est-à-dire à portée des ports où ils auraient à s'embarquer au moment d'une mobilisation générale. Si l'on n'avait en vue que le maintien de la tranquillité en Algérie, il y aurait au contraire intérêt à rapprocher les troupes de la lisière nord des Plateaux, d'où leur action s'étendrait à la fois sur le Sud et sur les régions montagneuses du Tell.

En temps d'insurrection, les postes fixes sont tout à fait insuffisants pour tenir les tribus dans l'obéissance; c'est pourquoi on organise, en outre, des colonnes mobiles destinées à être rapidement portées sur les points où la tranquillité est troublée. Les routes, les voies ferrées qui faciliteront leurs mouvements, la création de nombreux centres de ravitaillement pour qu'elles puissent se passer des convois qui alourdissent, rendront plus efficace leur action, et permettront de diminuer d'autant leur effectif.

Le système de fortification des places de l'Algérie consiste, d'une manière générale, en une redoute formant réduit, où se trouvent les logements de la garnison, les ambulances, et les magasins, et en une enceinte, simple mur de 3 à 5 mètres de haut, percé de meurtrières et tracé en crémaillère, de manière à ce qu'on puisse en flanquer toutes les parties.

Entre la redoute et l'enceinte, se trouvent le camp

 
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