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Il existe une zaouïa importante au
Gourara; l'oasis de Tiout en a également une dont l'influence
s'étend sur les ksour du Sud-Oranais. Le chef, qui, nous servait
fidèlement, a été assassiné en 1881, au moment de
l'insurrection. On peut tirer un utile parti de l'appui de cet ordre
contre les Oulad Sidi Cheikh, qui en sont les ennemis.
La tribu des Amour, ainsi que celles des Hamian Djembaâ et Chefaâ,
reconnaissent son autorité religieuse.
Ordre de Sidi Mohammed ben Bouzian,
surnommé Kendousi, le converti (au pluriel Kenadsa).-
Fondé en 1732. Sa zaouïa principale est au Maroc, à l'est de
Figuig, au ksar de Kenadsa. Le général Wimpfen l'a visitée en 1870
et a noué des relations amicales avec son chef, qui a, du reste,
intérêt à ce que nous facilitions la perception de ses ziaras
chez ses nombreux adhérents d'Algérie. Les opinions sont très
partagées, sur les dispositions de cet ordre; mais, peu sympathique
aux Oulad Sidi Cheikh, il doit, si on sait le manier, nous être de
quelque utilité.
Les Douï_Menia, les Beni Guil, les Oulad Djerir, les Mahaïa, et
les Angad sont, en grande partie, ses serviteurs.
Ordre des Cheikya. - Fondé en 1615.
Les Oulad Sidi Cheikh prétendent descendre d'Abou Beker, le
beau-père de Mahomet; ils vénèrent leur ancêtre Sidi Cheikh,
saint personnage qui est mort au commencement du XVIIème siècle.
Sidi Cheikh avait acquis une grande
réputation de sainteté. Son corps reposait à la zaouïa d'el-Abiod,
qui était devenue un lieu de pèlerinage très fréquenté. Pendant
l'insurrection de 1881, les restes du marabout furent enlevés par
la colonne du colonel Négrier et transportés à Géryville. La
koubba fut rasée. Elle a été reconstruite depuis et les ossements
du marabout y ont été rapportés.
La zaouïa était administrée par une
tribu de nègres, descendants d'esclaves affranchis par Sidi Cheikh,
dont le dévouement à la famille est sans bornes, et dont le
fanatisme dépasse celui de leurs maîtres. Ce sont eux qui
parcourent
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les tribus pour recueillir les ziaras. On peut donc les considérer
comme de dangereux agents de propagande ¹.
Les tribus payent les ziaras avec plus ou moins de plaisir; elles
désirent toutes, plus ou moins, ne pas se trouver à portée des
marabouts et de leurs exactions; mais le respect religieux qu'ils
inspirent est tel qu'elles se soumettent à tout ce qu'ils exigent
d'elles plutôt que de réclamer la protection de l'autorité
française contre leurs abus. Les Trafi, comme les Chambaâ, l'ont
maintes fois déclaré eux-mêmes.
Bien que marabouts, les chefs des Oulad Sidi Cheikh reconnaissent
la suprématie religieuse d'autres marabouts d'une réputation de
sainteté supérieure à la leur. C'est ainsi qu'ils sont
serviteurs de l'ordre de Sidi Abd er-Rahman, dont une koubba se
trouve à une journée à l'ouest de Bou Kaïs au Maroc.
¹ Les principales, tribus soumises à l'influence religieuse des
Oulad Sidi Cheikh sont : |
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