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Le gouvernement français demanda réparation de cette injure. Elle fut refusée. Le 15 juin suivant, l'état de guerre fut déclaré, et un blocus fut établi sur les côtes. Le résultat en fut nul pendant trois ans et une action de vigueur fut alors décidée.

On réunit une flotte de 103 bâtiments parmi lesquels : 11 vaisseaux et 24 frégates, une flotte de transport de 347 navires de commerce, et une flottille de débarquement de 225 bâtiments.

L'effectif de l'armée s'élevait à 37,000 hommes. L'amiral Duperré commandait la flotte;

Le général Bourmont, l'armée de terre.

La flotte quitta Toulon le 25 mai ; fit relâche dans la baie de Palma.

Le 31, on fut en vue de la côte d'Afrique; la tempête obligea la flotte à reprendre la haute mer. Elle se rallia de nouveau à Palma, d'où elle repartit le 10 juin.

Débarquement à Sidi-Ferruch. -- Le 14 juin 1830, vingt jours après le départ de Toulon, la flotte était rassemblée devant la plage de Sidi-Ferruch, à l'ouest d'Alger. Le débarquement commença, à la pointe du jour. On vit à peine quelques bandes de cavaliers et de fantassins. Trois batteries furent rapidement enlevées; les troupes débarquées se fortifièrent dans leur camp. Cependant l'aga Ibrahim, gendre de Hussein, avait porté ses forces à Staouéli ; les récits des témoins oculaires varient beaucoup dans leurs appréciations. Les uns les estiment à 60,000 hommes; d'autres à 20,000 hommes seulement.

Combat de Staouéli. - Après quelques escarmouches dans les journées précédentes, l'ennemi attaqua, le 19, avec une grande énergie; il fut victorieusement repoussé.

    

 

   

-- Les pertes du corps expéditionnaire furent de 57 tués et 473 blessés.

L'ennemi chercha encore à arrêter, sur le plateau de. Sidi-Khalef, la marche de l'armée qui se dirigeait vers Alger. Les journées du 24 au 28 furent également pénibles et meurtrières.

Prise d'Alger. - Le 29 juin, l'armée arriva devant Alger. Le lendemain, les batteries furent commencées à 600 mètres devant le fort de l'Empereur. Le feu fut ouvert le 4 au matin. La défense, d'abord énergique, se montra bientôt impuissante. A dix heures du matin, l'ennemi faisait sauter le fort.

Le 5 juillet, le dey capitula. Il quitta la terre d'Afrique; ses janissaires furent transportés en Asie.

La régence d'Alger était alors divisée en trois beylicks : Oran, Constantine, et, entre les deux, le beylick du Titeri, dont Médéa était le chef-lieu. Le dey se réservait l'administration directe du Sahel d'Alger et de la Métidja. Le général Bourmont, nommé maréchal, s'efforça de substituer l'autorité de la France à celle du dey, en la faisant reconnaître par le bey d'Oran, qui y consentit facilement; par le bey de Titeri, qui parut consentir également, mais seulement pour mieux dissimuler. Quant au bey de Constantine, il se mit hors d'atteinte.

Trois semaines plus tard, le trône de Charles X était renversé. La nouvelle en parvenait à Alger le 30 août.

Un nouveau système de gouvernement était inauguré en France avec l'avènement au trône de la famille d'Orléans. Les fluctuations et les luttes parlementaires allaient avoir, pendant de longues années, sur la direction des affaires algériennes; des contre-coups funestes.

 
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