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PÉRIODE DE 1830-1840.


Le premier commandant, en chef de l'armée d'Afrique, nommé par le gouvernement du roi Louis-Philippe, fut le général Clauzel. Il avait une belle réputation militaire; quinze années de retraite depuis 1815, n'avaient amoindri ni son activité ni sa vigueur.

Le général Clauzel commença par attaquer le bey de Titeri ; il entra de vive force dans Blida, fit enlever le passage des gorges du Tenia de Mouzaïa (nov. 1830), et mit garnison dans Médéa. Les difficultés du ravitaillement de cette place le déterminèrent quelque temps après à en retirer les troupes. Le bey nommé par lui fut impuissant à faire reconnaître son autorité.

Cependant, les préoccupations causées en France par la révolution belge; ayant décidé le gouvernement à réduire à une dizaine de mille hommes l'effectif des troupes d'Afrique, il ne fallait pas songer à étendre l'occupation ; le général Clauzel eut la pensée de mettre à la tête des beylicks de Constantine et d'Oran, des princes vassaux appartenant à la famille des beys de Tunis, et il entama à ce sujet des négociations directes à Tunis par l'intermédiaire de M. de Lesseps, consul général de France.

Le bey de Constantine, Ahmed, fut déclaré déchu, mais il ne se laissa pas déposséder.

Le bey d'Oran, Hassan, avait reconnu la souveraineté de la France, dès le temps du général Bourmont,

    

 

   

mais il était vieux et n'aspirait qu'à recevoir un successeur, pour se retirer en Asie et jouir en repos de ses richesses. Une petite garnison fut envoyée à Oran, et quelque temps après un prince tunisien y fut installé.

Ces mesures furent d'ailleurs désavouées par le gouvernement français ; peu de temps après, le général Clauzel fut rappelé.

Il fut remplacé par le général Berthezène ; le général Savary, duc de Rovigo, et le général Voirol furent ensuite successivement appelés au commandement des troupes d'Afrique. Chacun d'eux n'y resta que quelques mois.

En 1834, quatre ans après la prise d'Alger, lorsque le gouvernement français décida, sur le rapport d'une commission d'enquête, de conserver définitivement « les possessions de la côté septentrionale de l'Afrique » et nomma comme premier gouverneur général, réunissant dans ses mains tous les pouvoirs civils et militaires, le général Drouet d'Erlon, c'était la sixième fois que le commandement en chef changeait de mains. Aussi la situation générale était-elle peu brillante.

On occupait Alger avec un territoire restreint, Oran, Bougie et Bône, dont les petites garnisons étaient constamment bloquées. C'était à ces villes que devait, suivant les ordres du gouvernement, se borner l'occupation militaire, la France réservant d'ailleurs ses droits de souveraineté sur toute la Régence d'Alger. L'effectif de l'armée fut fixé à 21,000 hommes.

Jusqu'alors les opérations militaires n'avaient consisté qu'en occupations de postes qu'on abandonnait peu après, en marches pénibles de ravitaillement, en coups de mains de razzias sur des tribus indociles, en combats de détail sans résultat appréciable.

 
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