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Deuxième attaque et prise de Constantine (13 octobre 1837). - L'année suivante, l'expédition de Constantine fut reprise, sous les ordres du général de Damrémont, avec 12,000 hommes formés en quatre brigades, commandées par le duc de Nemours, les généraux Trézel, Rullière, et le colonel Combes. Le génie sous les ordres du général Rohault de Fleury, l'artillerie sous ceux du général Valée, attaché à la personne du duc de Nemours. On occupait Guelma et le camp de Medjez el-Akmar, où fut organisée l'expédition.

La colonne arriva devant Constantine le 6 octobre, et eut à supporter, comme l'année précédente, les dures épreuves d'un temps affreux; les batteries de brèche, établies sur les hauteurs du Coudiat-Aty, entrèrent en action le 10 ; l'assaut fut donné le 13, la première colonne, sous les ordres du lieutenant-colonel La Moricière, la deuxième sous ceux du colonel Combes, qui fut tué. Il fallut combattre dans chaque rue, enlever chaque maison.

La veille, le général de Damrémont avait été tué d'un boulet.

Le général Valée avait pris le commandement. Il fut nommé maréchal, et, malgré ses excuses appuyées sur son âge (64 ans), appelé aux fonctions de gouverneur général.

L'année suivante fut fondé près de Stora, sur l'emplacement de l'ancienne ville romaine de Rusicada, le port de Philippeville, dont les communications avec Constantine étaient plus courtes que celles de Bône.

    

 

   

 

Puissance d'Abd el-Kader (1837-1839).

Le traité de la Tafna avait reconnu à Abd el-Kader une autorité considérable, qu'il s'efforçait d'étendre sur toute l'Algérie.

La province d'Oran lui obéissait presque complètement; mais les tribus de l'ancien beylick de Titeri lui refusaient l'impôt comme à la France. Il les força à la soumission et osa même intervenir dans la province de Constantine, en faisant chasser de Biskra le bey Ahmed qui s'y était réfugié.

Dans le sud, le marabout Tedjini lui refusait son concours. Il alla l'attaquer dans son ksar d'Ain Madhi, trouva une résistance opiniâtre, mais, par une politique habile, réussit, pendant cette période, à se concilier les bonnes grâces du gouvernement français qui, non seulement ne le gêna pas, mais lui fournit des munitions (entre autres 400 obus). Après cinq mois de siège, Tedjini fut obligé de traiter.

Dès lors, personne ne songea plus à résister à l'émir. II partagea le pays en huit gouvernements, administrés par des kalifas, ayant sous leurs ordres une hiérarchie d'agas et de caïds.

Il avait une armée de 10,000 réguliers, dont 8,000 fantassins, 2,000 cavaliers, et une vingtaine de pièces, des poudreries à Mascara, Miliana, Médéa, Tagdemt, une manufacture d'armes à Miliana; une fonderie de canons à Tlemcen. Il établit une ligne de postes fortifiés à Sebdou, Saïda, Tagdemt, Boghar, Biskra.

Il fit construire, en outre, un certain nombre de places de sûreté pour protéger ses magasins à Boghar, à Saïda, à Tafrana au sud de Tlemcen, à Thaza près de Miliana, et principalement à Tagdemt

 
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