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Le traité de Tanger (20 septembre 1844) termina les
hostilités. Il fut convenu que les frontières seraient tracées
comme à l'époque de la domination turque, mais le
plénipotentiaire français, chargé de la délimitation (général
de La Rue), était naturellement peu au courant des détails
topographiques de cette région et de leur importance. On dit qu'il
fut trompé par les Marocains. « Il abandonna la frontière
traditionnelle de la Moulouïa pour un tracé bizarre qui coupe en
deux les tribus. Dans le Sud, on laissa au Maroc: Ich et Figuig,
c'est-à-dire la tête de la route du Touat par l'oued Guir. »
(Traité du 18 mars 1845.) On sent vivement aujourd'hui les
conséquences de cette faute.
1845. - Bou Maza et Abd
el-Kader.- Peu de temps après, la population du Dahra, de race
berbère, remuante et belliqueuse, fut entraînée à prendre les
armes par les prédications d'un marabout, Bou Maza, le premier de
ces chorfa que l'on verra plus tard surgir dans diverses parties de
l'Algérie. La répression fut énergique et prompte ¹.
Chassé du Dahra, Bou Maza se réfugia
dans l'Ouarsenis et continua d'y tenir la campagne.
Combat de Sidi Brahim (23 septembre 1845).
- De son côté, Abd el-Kader rentra en scène et franchit la Tafna.
Une colonne de 430 hommes, sortie de Djemaâ Ghazaouat (Nemours),
fut écrasée (23 septembre). Une compagnie de chasseurs, commandée
par le capitaine Géreaux, se retrancha dans le marabout de Sidi
Brahim et s'y maintint héroïquement
¹ Les gens de Oulad Riah
refusaient de se rendre et s'étaient réfugiés dans des grottes.
Le colonel Pélissier pensa les forcer à sortir en faisant allumer
des feux de paille à l'entrée. Le résultat dépassa les
prévisions et un grand nombre de ces malheureux, femmes et enfants,
périrent asphyxiés.
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jusqu'au 26; ne recevant pas de secours, elle essaya de se faire
jour par une tentative désespérée. 12 hommes seulement
rentrèrent à Djemaâ Ghazaouat ; 92 étaient prisonniers, les
antres morts.
Quelques jours après , un détachement de 200 hommes, envoyé pour
renforcer le poste d'Aïn Temouchent, était enveloppé et mettait
bas les armes.
L'insurrection devint générale.
Le maréchal Bugeaud mit alors en mouvement, un grand nombre de
colonnes, dans toutes les directions, pour cerner l'émir.
1846. - Abd el-Kader faillit être pris, mais il s'échappa
et parvint à gagner la Kabylie, où il fut mal accueilli. Il
trouva pendant quelque temps un refuge chez les Oulad Nayl, puis
chez les Harrar. Ces tribus ayant fait leur soumission, il se
retira chez les Oulad Sidi Cheikh; mais le colonel Renauld l'y
relança et pénétra jusqu'à el-Abiod. L'émir se décida à
rentrer au Maroc par Figuig; Bou Maza le suivit.
1847. - Reddition d'Abd el-Kader. - Au commencement
de 1847, Abd el-Kader reparut en Algérie chez les Oulad Nayl, puis
dans les Ziban. De son côté, Bou Maza était dans le Dahra, mais
bientôt découragé, il se rendit au colonel Saint-Arnaud.
Abd el-Kader rentra au Maroc, mais il se brouilla avec l'empereur
Abd er-Rahman qui, se décidant à exécuter les clauses du traité
de Tanger, le somma de se remettre entre ses mains ou de
s'éloigner dans le désert. Une armée appuyait ces sommations;
alors l'émir, après avoir essayé de résister, livra un dernier
combat aux Marocains, le 21 décembre, pour couvrir le passage sur
la rive droite de la Moulouïa, c'est-à-dire |
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