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   Les attaques de vive force, tentées sur l'oasis, furent encore infructueuses (octobre 1849). Il fallut faire un siège en règle. Le 28 novembre, les brèches ayant été reconnues praticables, l'assaut fut donné.

Le colonel Canrobert enleva la première brèche, mais il fallut ensuite se battre rue par rue, maison par maison. La résistance fut particulièrement tenace. La ville et l'oasis furent rasées. On avait perdu 9,500 hommes tués et blessés, sans compter les victimes faites par le choléra.

L'Aurès s'était également insurgé. La petite ville de Nara, dans la vallée de l'oued Abdi, offrit, comme Zaatcha, une résistance opiniâtre et eut le même sort.

Conquête du Sud. - Expédition de Laghouat. - En 1852, un chérif revenant de La Mecque, Mohammed ben Abdallah, devint l'instrument d'intrigues sourdes menées par la Turquie, toujours disposée aux illusions et persuadée que le moment était favorable pour remettre la main sur l'Algérie. Il avait débarqué à Tripoli et était entré dans le Sahara par Ghadamès.

Il avait créé à Ouargla un centre d'agitation, et ses partisans réussirent à prendre Laghouat où nous avions installé un kalifa. Le général Pélissier vint assiéger l'oasis, s'en empara après quelques heures de canonnade, mais il dut livrer un combat acharné dans l'intérieur de la ville (4 déc. 1852). Une garnison permanente y fut maintenue.

La soumission des tribus sahariennes n'aurait pu être obtenue par l'action seule des colonnes françaises, trop lentes à se mouvoir pour cette guerre du désert ; mais un des chefs les plus influents du Sud, Si-Hamza, chef des Oulad Sidi Cheikh, ne supportait pas de voir grandir l'influence d'un agitateur de basse origine.

    

 

   

Il offrit son concours, et, avec les goums des tribus soutenus à distance par des colonnes légères parties de Géryville, de Laghouat, d'Aïn Rich, il se mit à la poursuite du chérif d'Ouargla, battit ses contingents et occupa Ouargla (décembre 1853).

Depuis les frontières marocaines jusqu'au Djerid tunisien, Si Hamza, que les tribus appelaient le kalifa français, fit reconnaître son autorité.

Le Mzab fit sa soumission.

A la fin de 1854, une colonne, sous les ordres du général Desvaux, entra à Tougourt après un combat d'avant-garde, tandis que le commandant du Barail arrivait par Laghouat. L'Oued-Righ et l'Oued-Souf reconnurent la domination française.

L'extrême Sud fut pacifié pour dix ans.

Soumission de la Kabylie.

Sur les côtes de la Kabylie, on avait occupé Bougie (1833), Djidjelli (1839), Collo (1843).

En 1844, le maréchal Bugeaud s'était emparé de Dellys et avait battu la grande tribu des Flissa. L'expédition, interrompue par la campagne du Maroc, fut reprise quelques années après. Les Beni Abbès et quatorze tribus firent leur soumission.

L'agitation de 1849 eut son contre-coup dans la Kabylie. Un chérif, Bou Baghla, maintint l'insurrection du pays pendant plusieurs années.

En 1851 (mai à juillet), le général de Saint-Arnaud, commandant la province de Constantine, conduisit une colonne de 8,000 hommes dans les montagnes des Babor, entre Mila et Djidjelli, tandis qu'une colonne de moindre importance, conduite par le général Camon, opérait entre Sétif et Bougie.

 
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