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   Oulad Sidi Cheikh continuèrent la lutte pendant les années suivantes en razziant les tribus soumises.

En 1869, un parti de 3,000 cavaliers et de 800 fantassins s'avança jusqu'à Taguin. Il fut refoulé dans le désert.

Au commencement de 1870, les Hamian étaient encore razziés par les insurgés.

Expédition du général de Wimpffen dans le Sud-Marocain (1870). - Lorsqu'ils étaient pressés de trop près, les Oulad Sidi Cheikh cherchaient un refuge au Maroc et trouvaient assistance près des trois puissantes tribus des Beni Guil, des Oulad Djerir, et des Douï Ménia, qui étaient leurs serviteurs religieux. C'est alors que le général de Wimpfen conduisit sur l'oued Guir l'expédition que nous avons relatée en parlant du Sahara marocain et qui eut pour conséquence le maintien d'une tranquillité relative dans cette région, pendant la guerre franco-allemande et pendant la grande insurrection qui allait éclater.

Insurrection de 1871.

Les désastres de la guerre de 1871 eurent leur contre-coup en Algérie.

Des réformes intempestives, ou trop hâtivement appliquées par le gouvernement de la Défense nationale, avaient agité les esprits et affaibli l'autorité des bureaux arabes, au moment même où l'effectif des troupes avait été considérablement diminué et le commandement désorganisé. La naturalisation en masse des israélites contribua pour une large part à accentuer les mauvaises dispositions de certaines tribus; mais, heureusement, les insurrections éclatèrent successivement et sans être coordonnées.

Les premiers symptômes se manifestèrent, au mois de janvier 1871, par la révolte d'une smala de spahis cantonnés près de Souk-Arras, sur la frontière de Tunisie, et qui refusèrent de s'embarquer pour la France.
La tribu des Hanencha fit défection.

    

 

   

Un mois après, le poste d'el-Milia, entre Constantine et Collo, était attaqué.

Enfin, au mois de mars, Mokrani, bach-aga de la Medjana, d'une famille dont l'influence traditionnelle s'étendait bien au delà de son commandement, donnait sa démission, motivée sur l'établissement du régime civil; il renvoyait les insignes de la Légion d'honneur qui lui avaient été conférés, et adressait au gouverneur une déclaration de guerre formelle.

Le 16 mars, avec 8,000 hommes, il parut devant Bordj bon Arreridj et saccagea le village ; mais le bordj, où s'étaient réfugiés les habitants, résista heureusement à ses attaques.

Toute la Kabylie s'insurgea; Fort-National, Tizi-Ouzou, Dra el -Mizan, Beni Mansour, Bougie, Djidjelli, Mila, furent attaqués et investis. Les attaques de vive force étant repoussées, l'ennemi organisait des sièges réguliers, menait des approches, pratiquait des mines, montrait une habileté inaccoutumée et un acharnement extraordinaire.

Les exploitations isolées étaient dévastées; le village de Palestro détruit et ses habitants massacrés.

Sétif, Aumale, Batna étaient menacés. Une pointe était tentée vers Alger, et une colonne formée de quelques soldats d'infanterie, de mobilisés, de francs-tireurs, devançait, seulement de quelques heures, les Kabyles au village de l'Alma et leur livrait (22 avril) un combat qui préserva heureusement la Métidja de leurs ravages, mais elle arriva trop tard pour sauver Palestro.

On se hàta avec les quelques ressources disponibles d'organiser deux colonnes mobiles : l'une dans la province d'Alger avec le général Cérez; l'autre dans la province de Constantine avec le général Saussier.

Mokrani fut tué dans une reconnaissance et sa mort décapita l'insurrection. Le colonel Cérez, combinant ses mouvements avec ceux du général Lallemand qui venait d'Alger,

 
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