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on débloqua successivement toutes les places et l'on désarma les
tribus. La Kabylie était de nouveau domptée.
L'insurrection éclata peu après dans le
Dahra, chez les Beni Menacer, qui bloquèrent Cherchel. On se hâta
de les réduire.
Dans la province de Constantine, six
colonnes opérèrent contre Bou Mezrag, qui avait succédé à son
frère Mokrani. Après une campagne de cinq mois, les insurgés
furent écrasés au combat du djebel Bou Thaleb.
Les Chambaâ révoltés furent poursuivis
dans l'extrême Sud jusqu'à Goléa, où le général de Gallifet
conduisit pour la première fois une colonne française (1873).
La Kabylie fut sévèrement châtiée;
elle eut à payer des indemnités de guerre considérables, perdit
son autonomie municipale; une partie des terres fut mise sous le
séquestre et affectée à la colonisation, qui pénétra ainsi dans
ses vallées.
Depuis ce moment, la tranquillité du
Tell n'a plus été troublée.
Révolte d'el-Amri (1876) et de l'Aurès
(1879).
En 1876, quelques douars se révoltèrent à el-Amri; dans les
Ziban, et furent facilement réduits.
En 1879, les tribus de l'Aurès se soulevèrent, mais plutôt
contre leurs caïds que contre l'autorité française. Ces
mouvements, rapidement réprimés, n'eurent pas de conséquence.
Insurrection de 1881-1882.
L'insurrection de 1881 a eu plus de gravité, mais ce n'est, en
définitive, que la suite de l'insurrection des Oulad Sidi Cheikh,
mal assoupie depuis 1870;
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des négociations entamées par leurs chefs, désireux de recouvrer
la grande position faite autrefois par l'autorité française à Si
Hamza, n'avaient pas abouti.
Un marabout jusqu'alors obscur, Bou Amama, profitant des
dispositions hostiles des tribus, les entraîna soit de gré, soit
de force. Des erreurs de commandement, des précautions
insuffisantes permirent à la révolte de se propager (avril 1881).
Bou Amama, auquel on donna ainsi une importance qu'il n'avait pas
au début, sut se dérober aux colonnes; il se porta au nord des
chotts, ravagea les chantiers d'alfa et en massacra les ouvriers.
Une colonne envoyée dans les montagnes des ksour, sous les ordres
du colonel Innocenti, fut attaquée près de Chellala par les
contingents révoltés; mais bientôt une direction plus énergique
et la mise en mouvement de colonnes nombreuses (près de 30,000
hommes), obligèrent Bou Amama à se réfugier au Maroc.
Des colonnes envoyées à Moghar trouvèrent le pays désert; la
maison de Bou Amama fut détruite.
Le colonel de Négrier s'avança jusqu'à el-Abiod. Il fit sauter
la kouba du marabout ancêtre des Oulad Sidi Cheikh et en fit
transporter les ossements à Géryville.
Les insurgés, qui s'étaient réfugiés dans les forteresses
naturelles des hautes montagnes des ksour, furent successivement
délogés de toutes leurs positions.
Des colonnes légères, envoyées à la poursuite de Bou Amama,
poussèrent très loin, à 140 kilomètres au delà de Figuig, et
atteignirent plusieurs fois ses contingents, auxquels des pertes
sérieuses furent infligées ; mais Figuig ne fut pas attaqué,
malgré les dispositions hostiles montrées par ses habitants. |
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