Pages précédentes GÉOGRAPHIE MILITAIRE  LIVRE VI ALGÉRIE et TUNISIE Pages suivantes
 - 376 -  Retour page Table des matières  - 377 -
   
   très tourmenté, est habité par les tribus des Beni Mzem et des Ouchtetas, dont le territoire, qui comprend la haute vallée de la Medjerda, est traversé par les routes et par la voie ferrée qui conduisent de Tunis à Constantine.

La ville de Béja (Vacca des Romains), 4,000 habitants, occupe une importante position au sud-est de la Kroumirie. C'est un marché très fréquenté et, en quelque sorte, la clef militaire du nord-ouest. Ce fut le centre principal de résistance de Jugurtha dans ses guerres contre les Romains.

Mogod. - On donne le nom de Mogod au pays qui sépare la Kroumirie de Bizerte. C'est un ensemble de hauteurs et de plaines, anciens bassins lacustres, quelques-uns assez fertiles, d'autres incomplètement desséchés. Les tribus qui les habitent étaient turbulentes. Leur principal marché d'échange est la ville de Mateur, où se fait un grand trafic de céréales, de bestiaux et de laines.

Mateur et Béja sont les plus grands centres de la production agricole du nord de la Tunisie.

Le nœud orographique principal de cette région parait être le djebel Msid qui se trouve à la tête de l'oued Béja et envoie des eaux dans toutes les directions.

Littoral. - En venant de l'ouest, à peu de distance du cap Roux, se trouvent le cap de Tabarka et l'île du même nom, rocher stérile, couronné de vieilles fortifications, rattaché à la terre par une langue sablonneuse, et près duquel se creuse une petite baie que défendait le bordj Djedid ¹.


¹ L'île de Tabarka, sur laquelle les Phéniciens avaient déjà un comptoir dans l'antiquité, a appartenu, pendant plusieurs siècles, à la famille génoise des Lomellini, qui y avait une colonie de 1800 personnes. Elle fut occupée par trahison par les troupes du bey de Tunis en 1738. Les habitants furent transportés à Tunis, où leurs descendants forment encore un groupe distinct, sous le protectorat italien.

    

 

   

Au nord du cap Nègre (où la Compagnie d'Afrique a eu, dès 1604, un comptoir d'échange) et du cap Serrat, se trouve, à une dizaine de lieues en mer, l'île de Galite, qui a souvent servi de refuge aux pirates et de rendez-vous aux contrebandiers italiens qui apportaient des armes et des munitions.

Toute cette côte est dépourvue d'abris.

A l'est du Ras el-Biod (cap Blanc) s'ouvre la baie de Bizerte, dont l'accès est éclairé par le phare de l'île du Chien. Bizerte (l'ancienne Hippo-Zarytus), 5,000 habitants, avec une assez bonne rade, est à l'entrée du lac du même nom (13 kil. sur 7), lac sans profondeur, mais que l'on pourrait, par quelques travaux, transformer en un bon port.

Le Ras Sidi Ali el-Mekki (ancien promontoire d'Apollon), en face de l'île Plane, marque l'extrémité des chaînes nord-méditerranéennes de la Tunisie. C'est entre ce promontoire et le Ras Addar (cap Bon, ancien promontoire de Mercure), que se creuse le golfe de Tunis (l'ancien golfe de Carthage).

La baie de Tunis, proprement dite, est comprise entre le Cap Carthage et le Ras el-Fortas.

Au pied du Ras el-Mekki est Porto-Farina (Rhar el-Melah), 800 habitants, petit port entouré d'un territoire fertile, et, à quelque distance, l'embouchure de la Medjerda.

Tunis occupe les bords d'un lac sans profondeur, - el-Bahira, - qui communique avec la mer par un étroit goulet de 25 mètres, d'où le port de la Goulette a pris son nom. A l'époque de Carthage, ce lac était navigable, et l'on avait creusé un canal pour le passage des vaisseaux. C'était là que s'abritaient les nombreux navires de la flotte carthaginoise.

Tunis est une ville importante de 100 à 120,000 habitants, dont 25,000 israélites et 15,000 Européens,

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes