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très tourmenté, est habité par les tribus des Beni Mzem et des
Ouchtetas, dont le territoire, qui comprend la haute vallée de la
Medjerda, est traversé par les routes et par la voie ferrée qui
conduisent de Tunis à Constantine.
La ville de Béja (Vacca
des Romains), 4,000 habitants, occupe une importante position au
sud-est de la Kroumirie. C'est un marché très fréquenté et, en
quelque sorte, la clef militaire du nord-ouest. Ce fut le centre
principal de résistance de Jugurtha dans ses guerres contre les
Romains.
Mogod. - On donne le nom de Mogod
au pays qui sépare la Kroumirie de Bizerte. C'est un ensemble de
hauteurs et de plaines, anciens bassins lacustres, quelques-uns
assez fertiles, d'autres incomplètement desséchés. Les tribus qui
les habitent étaient turbulentes. Leur principal marché d'échange
est la ville de Mateur, où se fait un grand trafic de
céréales, de bestiaux et de laines.
Mateur et Béja sont les plus grands
centres de la production agricole du nord de la Tunisie.
Le nœud orographique principal de cette
région parait être le djebel Msid qui se trouve à la tête
de l'oued Béja et envoie des eaux dans toutes les directions.
Littoral. - En venant de l'ouest,
à peu de distance du cap Roux, se trouvent le cap de Tabarka et
l'île du même nom, rocher stérile, couronné de vieilles
fortifications, rattaché à la terre par une langue sablonneuse, et
près duquel se creuse une petite baie que défendait le bordj
Djedid ¹.
¹ L'île de Tabarka, sur laquelle les Phéniciens avaient déjà un
comptoir dans l'antiquité, a appartenu, pendant plusieurs siècles,
à la famille génoise des Lomellini, qui y avait une colonie de
1800 personnes. Elle fut occupée par trahison par les troupes du bey
de Tunis en 1738. Les habitants furent transportés à Tunis, où
leurs descendants forment encore un groupe distinct, sous le
protectorat italien.
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Au nord du cap Nègre (où la Compagnie d'Afrique a eu, dès 1604,
un comptoir d'échange) et du cap Serrat, se trouve, à une dizaine
de lieues en mer, l'île de Galite, qui a souvent servi de
refuge aux pirates et de rendez-vous aux contrebandiers italiens
qui apportaient des armes et des munitions.
Toute cette côte est dépourvue d'abris.
A l'est du Ras el-Biod (cap Blanc) s'ouvre la baie de
Bizerte, dont l'accès est éclairé par le phare de l'île du
Chien. Bizerte (l'ancienne Hippo-Zarytus), 5,000
habitants, avec une assez bonne rade, est à l'entrée du lac du
même nom (13 kil. sur 7), lac sans profondeur, mais que l'on
pourrait, par quelques travaux, transformer en un bon port.
Le Ras Sidi Ali el-Mekki (ancien promontoire d'Apollon), en
face de l'île Plane, marque l'extrémité des chaînes nord-méditerranéennes
de la Tunisie. C'est entre ce promontoire et le Ras Addar
(cap Bon, ancien promontoire de Mercure), que se creuse le golfe de
Tunis (l'ancien golfe de Carthage).
La baie de Tunis, proprement dite, est comprise entre le Cap
Carthage et le Ras el-Fortas.
Au pied du Ras el-Mekki est Porto-Farina (Rhar el-Melah), 800
habitants, petit port entouré d'un territoire fertile, et, à
quelque distance, l'embouchure de la Medjerda.
Tunis occupe les bords d'un lac sans profondeur, - el-Bahira,
- qui communique avec la mer par un étroit goulet de 25 mètres,
d'où le port de la Goulette a pris son nom. A l'époque de
Carthage, ce lac était navigable, et l'on avait creusé un canal
pour le passage des vaisseaux. C'était là que s'abritaient les
nombreux navires de la flotte carthaginoise.
Tunis est une ville importante de 100 à 120,000 habitants, dont
25,000 israélites et 15,000 Européens, |
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