Pages précédentes GÉOGRAPHIE MILITAIRE  LIVRE VI ALGÉRIE et TUNISIE Pages suivantes
 - 378 -  Retour page Table des matières  - 379 -
   
   d'un cachet mi-oriental, mi-européen, et, de tout temps, place de commerce très active. Ses environs sont couverts de villages et de maisons de plaisance.

A 2 kil. environ, se trouve le Bardo, palais du Bey, sorte de château-fort avec caserne. La résidence ordinaire du bey est au château voisin de Kassar Saïd. A l'ouest de la ville s'étend la grande sebkha es-Sedjoumi.

Les ruines de Carthage sont à 16 kilom. au nord de Tunis. Elles couvrent un grand plateau auquel on a donné le nom de saint Louis, qui y mourut. La France y a fait élever une chapelle.

Dans le fond du golfe, à quelque distance de la côte, Hammam lif, établissement d'eaux thermales, relié à Tunis par un chemin de fer.

Tout le commerce de la régence s'est concentré à Tunis, Kairouan, le Kef, qui étaient autrefois de grandes villes, sont pauvres, ruinées, et sans aucune activité. Cette centralisation commerciale s'explique par la centralisation administrative, car tous les grands caïds avaient pris l'habitude de vivre luxueusement à Tunis, et se faisaient représenter dans les territoires des tribus par des kalifas chargés de percevoir l'impôt.

Les terres les plus riches du nord de la Tunisie appartiennent presque toutes au bey et aux grands personnages de Tunis.

Cours d'eau.- La Medjerda (Bagrada des Romains) est la plus grande rivière de la Tunisie. Sa vallée est la partie la mieux cultivée et la plus fertile; c'est, en outre, le chemin naturel et le plus court pour les communications avec l'Algérie.

La Medjerda descend des plateaux de la province de Constantine et passe près de Souk-Arras, qui est le dernier poste de la frontière algérienne. Sa vallée supérieure est comprise entre des montagnes très difficiles.

    

 

   

Elle commence à se dégager en Tunisie près de Ghardimaou (à 16 kil. de la frontière), et présente ensuite une alternance de bassins évasés et de gorges étroites. Depuis Ghardimaou jusqu'à la station de Béja, la Medjerda traverse la grande plaine de la Dakla, immense bassin lacustre desséché. De la station de Béja à Medjez el-Bab, elle traverse les gorges difficiles de l'oued Zargua; elle entre ensuite dans un second bassin lacustre, celui de Tebourba.

Le principal affluent de la Medjerda est l'oued Mellègue, qui descend du djebel Cherchar en Algérie, et reçoit lui-même l'oued Sarrath, canal collecteur du grand cirque des montagnes des Ouled Madjer.

Le Kef (Sicca Veneria), 7,000 habitants, situé dans le bassin de l'oued Mellègue, autrefois ville importante, est le centre religieux de l'ouest de la Tunisie.

L'oued Tessa se jette dans la Medjerda à quelques kilomètres en aval de l'oued Mellègue. Sa vallée supérieure s'élargit pour former la belle plaine, appelée Bahira es-Sers (12 kil. en tous sens), avec de magnifiques pâturages, résidence habituelle de la smala du caïd des Drid. Cette grande tribu, en partie nomade, en partie sédentaire, se transporte dans ses migrations depuis la Medjerda jusqu'au Djerid.

A partir de son confluent avec l'oued Mellègue, la Medjerda coule dans un pays de plus en plus fertile et bien cultivé en céréales. Sa vallée est suivie par le chemin de fer de Tunis.
La station de Béja, qui est reliée par une ligne ferrée de 15 kil. environ avec la ville du même nom, dessert aussi les centres importants de Teboursouk et de Testour.

Teboursouk (Thugga), ville délabrée, mais avec de grandes citernes, bâtie sur le flanc d'un énorme rocher, est une position importante, à 27 kil. de la Medjerda, près des sources de l'oued Kralled, à 2 kil. à l'ouest de la route de Tunis au Kef (voie romaine de Carthage à Cirta), au nœud de plusieurs chemins qui conduisent à la Medjerda.

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes