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d'un cachet mi-oriental, mi-européen, et, de tout temps, place de
commerce très active. Ses environs sont couverts de villages et de
maisons de plaisance.
A 2 kil. environ, se trouve le Bardo,
palais du Bey, sorte de château-fort avec caserne. La résidence
ordinaire du bey est au château voisin de Kassar Saïd. A l'ouest
de la ville s'étend la grande sebkha es-Sedjoumi.
Les ruines de Carthage sont à 16 kilom.
au nord de Tunis. Elles couvrent un grand plateau auquel on a donné
le nom de saint Louis, qui y mourut. La France y a fait élever une
chapelle.
Dans le fond du golfe, à quelque
distance de la côte, Hammam lif, établissement d'eaux thermales,
relié à Tunis par un chemin de fer.
Tout le commerce de la régence s'est
concentré à Tunis, Kairouan, le Kef, qui étaient autrefois de
grandes villes, sont pauvres, ruinées, et sans aucune activité.
Cette centralisation commerciale s'explique par la centralisation
administrative, car tous les grands caïds avaient pris l'habitude
de vivre luxueusement à Tunis, et se faisaient représenter dans
les territoires des tribus par des kalifas chargés de percevoir
l'impôt.
Les terres les plus riches du nord de la
Tunisie appartiennent presque toutes au bey et aux grands
personnages de Tunis.
Cours d'eau.- La Medjerda (Bagrada
des Romains) est la plus grande rivière de la Tunisie. Sa vallée
est la partie la mieux cultivée et la plus fertile; c'est, en
outre, le chemin naturel et le plus court pour les communications
avec l'Algérie.
La Medjerda descend des plateaux de la
province de Constantine et passe près de Souk-Arras, qui est le
dernier poste de la frontière algérienne. Sa vallée supérieure
est comprise entre des montagnes très difficiles.
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Elle commence à se dégager en Tunisie près de Ghardimaou (à 16
kil. de la frontière), et présente ensuite une alternance de
bassins évasés et de gorges étroites. Depuis Ghardimaou jusqu'à
la station de Béja, la Medjerda traverse la grande plaine de la
Dakla, immense bassin lacustre desséché. De la station de Béja
à Medjez el-Bab, elle traverse les gorges difficiles de l'oued
Zargua; elle entre ensuite dans un second bassin lacustre, celui de
Tebourba.
Le principal affluent de la Medjerda est l'oued Mellègue,
qui descend du djebel Cherchar en Algérie, et reçoit lui-même
l'oued Sarrath, canal collecteur du grand cirque des
montagnes des Ouled Madjer.
Le Kef (Sicca Veneria), 7,000 habitants, situé dans
le bassin de l'oued Mellègue, autrefois ville importante, est le
centre religieux de l'ouest de la Tunisie.
L'oued Tessa se jette dans la Medjerda à quelques
kilomètres en aval de l'oued Mellègue. Sa vallée supérieure
s'élargit pour former la belle plaine, appelée Bahira es-Sers (12
kil. en tous sens), avec de magnifiques pâturages, résidence
habituelle de la smala du caïd des Drid. Cette grande tribu, en
partie nomade, en partie sédentaire, se transporte dans ses
migrations depuis la Medjerda jusqu'au Djerid.
A partir de son confluent avec l'oued Mellègue, la Medjerda coule
dans un pays de plus en plus fertile et bien cultivé en
céréales. Sa vallée est suivie par le chemin de fer de Tunis.
La station de Béja, qui est reliée par une ligne ferrée de 15
kil. environ avec la ville du même nom, dessert aussi les centres
importants de Teboursouk et de Testour.
Teboursouk (Thugga), ville délabrée, mais avec de
grandes citernes, bâtie sur le flanc d'un énorme rocher, est une
position importante, à 27 kil. de la Medjerda, près des sources
de l'oued Kralled, à 2 kil. à l'ouest de la route de Tunis
au Kef (voie romaine de Carthage à Cirta), au nœud de plusieurs
chemins qui conduisent à la Medjerda. |
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