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L'oued Siliana descend du djebel
Berberou.
Ses vallées supérieures sont en relation avec la Bahira er- Rouhia,
et avec la Bahira es-Sers. Plusieurs voies romaines venaient s'y
réunir dans les montagnes à Makter (Oppidum Mactaritanum),
où se trouvent de grandes ruines. C'était là, en effet, le centre
de l'occupation militaire de la région montagneuse. Cette position
a conservé toute son importance, à cause des communications dont
elle est le nœud et du voisinage des plaines cultivées d'où les
tribus tirent leurs ressources.
Entre l'oued Béja et l'oued Zargua, la
Medjerda est encaissée entre des falaises escarpées très
pittoresques; elle a 35 mètres de large, et la construction du
chemin de fer a nécessité de grands travaux d'art.
En aval du confluent de l'oued Siliana, Testour est une petite ville
bien bâtie mais pauvre, habitée par des descendants des Maures
d'Espagne, entourée de jardins, et dans une bonne position pour
surveiller le centre de la Tunisie.
Suivant le cours de la Medjerda, Medjez el-Bab,
bourg délabré de 1500 habitants, localité intéressante, au
milieu d'une plaine bien cultivée, grande station de chemin de fer,
nœud de routes dans toutes les directions, pont sur la Medjerda.
Tebourba, ville arabe de 2,000 hab., nœud de routes de Mateur à
Tunis; grandes plantations d'oliviers, pont de pierre.
Djedeida, joli village, une quinzaine de villas, fabriques, pont de
pierre, point de passage de la route de Maieur à Tunis. La rivière
a de 60 à 80 mètres.
A partir de Djedeida commence la grande plaine qui s'étend jusqu'à
Tunis et jusqu'à la mer, et que domine, comme un immense
belvédère, la cime isolée du djebel Ahmar (333 mèt.), entre la
Medjerda et l'unis.
La route de Bizerte à Tunis franchit la
rivière au Fondouk (caravansérail). Plus en aval (r. g.) se trouve
l'emplacement de l'ancienne Utique.
La Medjerda se jette dans le golfe de Porto-Farina.
L'oued Miliana, qui se rend
directement à la mer, longe le
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versant nord de la chaîne centrale; il traverse d'abord un premier
bassin lacustre, la plaine du Fahs, où subsiste encore la
sebkha Koursia; sa vallée se rétrécit ensuite au pied du djebel
Zaghouan, pour s'élargir de nouveau dans la plaine de Tunis, où
la rivière passe près de Mohamedia, localité ruinée, ancien
grand palais construit par le bey Ahmed.
Versant sud-est.
Le versant sud-est de la Tunisie comprend trois régions que
différencie très bien la nature du sol et de ses produits, sans
qu'il soit possible d'en donner une délimitation géographique
précise : le littoral, les terres de parcours, la région
saharienne ou région des chotts et des oasis.
Littoral. - D'Hammamet à Sfax, toute la région du
littoral, sur une profondeur de 10 à 15 kilomètres, est plantée
d'oliviers qui lui donnent un aspect des plus riants. Les villes y
sont nombreuses et entourées d'immenses jardins bien cultivés;
c'est la région du Sahel, dont les habitants vivent soit dans les
villes, soit dans de gros villages généralement organisés pour
se défendre contre les bandes pillardes de l'intérieur. « Le
Sahel n'est qu'une grande forêt d'oliviers renfermant plus de cent
bourgs ou villages. »
Au delà des oliviers, s'étend une grande bande de terres
cultivables que l'on peut limiter à la ligne des sbakh; le
célèbre domaine de l'Enfida est compris dans cette zone. Elle est
cultivée par les habitants du Sahel, qui n'y viennent qu'à
l'époque des labours et de la récolte, et par quelques tribus
nomades.
En suivant du nord au sud la côte orientale à partir du cap Bon
se trouvent, au sud de Ras el-Mela : le village de Kelbia, près
duquel est un assez bon mouillage; Nabeul, petite ville
d'industrie, fort ancienne ; Hammamet ; Hergla, près de
l'embouchure des canaux naturels qui mettent en relation la sebkha
de même nom avec la côte. |
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