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Sousse (l'ancienne Hadrumète, capitale de la Bizacène des Romains), 8,000 habitants, centre du Sahel, place de commerce de quelque importance, point de départ de la route de Kairouan (45 kilom. environ) ;

Monastir, à 20 kilomètres au sud, 6,000 habitants, avec un mouillage passable; Mahedia.

A l'ouest de Sousse et de Monastir sont de vastes bassins parfois desséchés, parfois comblés par les eaux : la sebkha Kelbia et la sebkha el-Hani ou de Kairouan. C'est là que viennent se perdre les rivières à cours intermittents ou à cours souterrains, dans lesquelles se rassemblent les eaux du versant méridional de la grande chaîne.

Sfax, 20,000 habitants, est la deuxième ville de Tunisie. Elle a dû être prise de vive force, le 16 juillet 1881, après une résistance sérieuse. Sa banlieue est particulièrement riche; elle comprend de nombreux jardins. L'agglomération sfaxienne compte 40,000 à 50,000 habitants formant une sorte de république riche, orgueilleuse, ennemie des Arabes nomades qui l'entourent, mais très fanatique néanmoins.

Les deux îles Kerkena (chergui ou de l'ouest, gharbi ou de l'est), en face de Sfax, à 8 lieues des côtes, servent de lieu de déportation. Elles sont assez bien cultivées.

La côte, toujours basse, s'arrondit, à partir de Maharès, dans un large golfe au fond duquel se trouve Gabès, 7,000 habitants; réunion de plusieurs oasis fort belles et tête maritime des routes du sud de la Tunisie. Les plus considérables de ces localités sont Djara et Menzel; la rivière qui arrose ces oasis a, pour la beauté et le peu de longueur de son cours, quelque analogie avec le Loiret. Elle est vraisemblablement alimentée par les eaux souterraines des chotts. Malheureusement, Gabès est dépourvu de port naturel. Les gros bâtiments doivent prendre leurs mouillages à distance de la côte.

    

 

   

Le golfe est formé par l'île de Djerba, ancienne île des Lotophages, séparée de la côte par un étroit bras de mer. L'île est fort bien cultivée; il s'y fait un très grand commerce d'huile; quelques bordjs en protègent les mouillages. Elle est habitée par 40,000 habitants environ de race mzabite, honnêtes et laborieux, dont les centres principaux sont Houmt Souk, près du mouillage du bordj el-Kébir, qui est le meilleur de l'île, Houmt Cedrien, et Honnit Cedouikek. Les Espagnols, pendant le XVIème siècle, ont tenu un certain temps les points importants des côtes tunisiennes et l'île de Djerba.

Plus au sud, le petit port de Zarzis est la tête du câble sous-marin.

En divers points de la côte, à Sfax, aux îles Kerkena, et à l'île de Djerba, on pèche des éponges ; le produit en est assez considérable pour que la pêche soit affermée 150,000 francs.

Bahirt el-Biban (ou lac des Portes, l'ancien lac d'Hécatompyle), est ainsi nommé à cause des nombreux canaux qui le font communiquer avec la mer. Un petit fort tunisien est sur la langue de terre qui borde le lac.

La frontière de mer entre la Tripolitaine et la Tunisie a été fixée, par convention d'octobre 1886, au Ras Tadjer, près de l'oasis de Zouara, à 20 kilomètres à l'est du cap Biban.

Terres de parcours. -- Depuis le Zaghouan jusqu'à Gabès s'étend une longue zone de terres basses, marécageuses, impraticables pendant la saison pluvieuse, au milieu desquelles est Kairouan; puis, au delà, sont les vastes terrains de parcours, plaines stériles et désolées, accidentées par d'énormes buttes montagneuses qui semblent n'avoir aucune relation les unes avec les autres, mais dans la direction desquelles on peut retrouver l'orientation générale de la grande chaîne. Après les pluies, ces plaines se recouvrent d'herbages rapidement desséchés ; les sources y sont rares, l'eau est souvent saumâtre, et les rivières

 
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