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   domination de l'empire byzantin ne put rendre au pays son ancienne splendeur.

Vers 650, commencèrent les invasions arabes. En 670, l'empire de Kairouan fut fondé par Sidi Okba. Les lettres, les sciences, les arts, la philosophie s'y développèrent brillamment et de nombreux missionnaires commencèrent à aller porter le Coran aux populations du centre de l'Afrique.

Pendant 500 ans, cette contrée fut un des foyers principaux de la civilisation arabe ; les Maures, expulsés d'Espagne, s'y réfugièrent en grand nombre, et avec eux l'illustre tribu des Abencérages. Ce pays produisit des historiens et des géographes célèbres. Ses caravanes commerçaient avec la Guinée et Timbouctou.

Des traités d'amitié étaient conclus avec les États riverains de la Méditerranée et de nombreux chrétiens prenaient même du service auprès des souverains de Tunis, qui entretenaient des troupes de Toscans, d'Allemands, d'Espagnols.

Ces relations changèrent à l'époque des croisades. Saint Louis, qui projetait la conquête et la conversion des Tunisiens, mourut (1270) de la peste, aux portes mêmes de la ville. Pendant les temps troublés du moyen âge, la Tunisie perdit définitivement les traditions qui avaient fait sa gloire. Ses pirates infestèrent la Méditerranée et provoquèrent des répressions fréquentes de la part des Français et des Espagnols.

Charles-Quint porta ses armes dans le nord de l'Afrique, ruina les entreprises du célèbre Barberousse, imposa sa souveraineté à Tunis, et plaça une garnison à la Goulette (1535).

Cette domination fut de courte durée et les Turcs s'emparèrent définitivement de la Tunisie (1574).

    

 

   

Comme dans toutes les provinces éloignées de l'Empire ottoman, les deys ou chefs de la milice des janissaires, se rendirent peu à peu indépendants de fait et supplantèrent les beys ou gouverneurs turcs.

A part quelques difficultés assez rapidement aplanies; les relations de la Tunisie avec la France s'établirent sur des bases amicales vers la fin du siècle dernier et notre pavillon jouissait à Tunis d'un prestige que n'affaiblirent pas les désastres de la fin de l'empire.

En 1816, le bey Mabmoud abolit l'esclavage des chrétiens; ses successeurs émancipèrent les israélites.

De 1840 à 1864, des missions militaires françaises concoururent à l'organisation et au commandement des troupes du bey.

Sidi Mohammed (1855-1859), homme d'un esprit élevé, posa, dans un pacte fondamental promulgué en 1857, les bases d'importantes réformes: égalité devant la loi des musulmans et des chrétiens, garantie de la propriété individuelle, obligation de l'impôt, liberté du commerce, faculté accordée aux étrangers d'acquérir et de commercer, etc.

Mohammed es-Sadock s'efforça de développer ces mêmes principes; mais l'influence française, qui avait été jusqu'alors prépondérante, eut à lutter contre les rivalités des Anglais et des Italiens, particulièrement au sujet d'entreprises de chemins de fer, de services postaux, etc.

Il importait à la France pour conserver son prestige vis-à-vis des musulmans du nord de l'Afrique et pour assurer la sécurité de ses possessions algériennes, de maintenir son ancienne suprématie. La conséquence naturelle de cette situation a été l'occupation

 
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