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La directrice principale des relations
entre le Tell et le Sud-Oranais est donnée par le chemin de fer d'Arzeu
à Saïda, prolongé par le Kheider et Mecheria jusqu'à Aïn Sefra 1
1° TELL ORANAIS.
Côtes. -- Les rifles montagneuses
qui marquent le premier étage des plissements de l'Algérie sont
disposées en échelons les unes derrière les autres, de sorte que
leurs extrémités projettent des caps à l'abri desquels se sont
creusés des ports de peu d'étendue, ouverts au nord-est, mais
assez bien abrités contre les vents les plus fréquents et les plus
dangereux qui sont ceux du nord-ouest.
L'embouchure de l'oued Adjeroud
marque la frontière du Maroc, au fond d'une baie que ferme à l'est
le promontoire du cap Milonia.
Le port de Nemours (Djema Ghazouat,
le nid des pirates) n'est pas assez protégé pour que les vapeurs
qui font les escales de la côte puissent s'y arrêter par tous les
temps. C'est l'ancien ad fratres des Romains, nom qui lui
venait de deux écueils, « les frères », situés à 600 mètres
de la côte.
1 Nous ferons observer que
l'expression de bassin appliquée au régime hydrographique de
l'Algérie doit s'entendre d'une succession de cuvettes situées à
des étages différents : les eaux descendent de l'une à l'autre
par des brèches plus ou moins longues, plus ou moins étroites, qui
brisent les digues formées par les rides orographiques. Celles-ci
sont, d'une manière générale, orientées du sud-ouest au
nord-est, parallèlement à la côte, tandis que la rivière
principale de chaque bassin, c'est-à-dire le cours d'eau
collecteur, court ordinairement du sud au nord, descendant d'étage
en étage, et perce par conséquent tes murailles montagneuses.
Cette observation est générale.
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A 10 kilomètres au sud, se trouve le marabout de Sidi Brahim,
illustré par l'héroïque résistance d'un petit détachement
français (22 septembre 1845) contre l'émir Abd el Kader . C'est.
à Sidi Brahim que, deux ans plus tard, en 1847, Abd el-Kader vint
se rendre au général de Lamoricière.
En face de l'embouchure de la Tafna, l'île volcanique de Rachgoun
(insula acra), située à 2 kilomètres de la côte, avec un
phare, protège un bon mouillage.
Un camp avait été établi à Rachgoun en 1841 pour les
ravitaillements de Tlemcen. Une ville ne tardera pas à s'y créer.
Ce sera le port de Tlemcen, lorsque le chemin de fer sera
construit.
A quelques kilomètres, à l'est, sont les mines de fer
extrêmement riches des Beni Saf.
Entre le cap Figalo et le cap Sigale sont les îles Habibas. Entre
le cap Falcon et la pointe Abuja (ou de l'aiguille) se creuse le
golfe d'Oran. Le port d'Oran est tout artificiel et n'offre
pas de mouillage extérieur; mais, à quelques kilomètres à
l'ouest, se trouve la belle rade de Mers el-Kébir, qui peut,
abriter une flotte entière. Elle est défendue par quelques
batteries de côte et dominée par le fort du Santon, de
construction récente.
Cette position est une des plus importantes du bassin occidental de
la Méditerranée. Oran a une population
de 58,500 habitants, qui s'accroît rapidement, Les Espagnols y sont
en grand nombre. La ville se développe par des constructions neuves
très étendues, surtout dans la direction du faubourg de Karguentah.
D'anciennes fortifications, datant de l'occupation espagnole,
couronnent les rochers au-dessus de la ville. A
l'est d'Oran, la côte est soutenue par une arête rocheuse que
dominent le cône remarquable de la montagne des Lions (djebel
Kahar, 300m) et les crêtes du djebel Orouze (600m). Elles
projettent trois caps : l'Aiguille, Ferrat, et Carbon, et protègent
le mouillage et le port, d'Arzeu. |
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