Pages précédentes GÉOGRAPHIE MILITAIRE  LIVRE VI ALGÉRIE et TUNISIE Pages suivantes
 - 46 -  Retour page Table des matières  - 47 -
   
  

En continuant vers l'est et après avoir doublé le cap Ferrat, on arrive à la baie d'Arzeu, qui est comprise entre les caps Carbon et Ivi ; sur la côte ouest, le port, un des meilleurs mouillages de l'Algérie, peut recevoir les navires de toutes grandeurs; il est défendu par trois batteries. C'est un des points principaux de l'exportation de l'alfa, pour l'exploitation duquel a été construit le chemin de fer d'Arzeu à Saïda.

Au fond de la baie, au milieu des marécages, près de l'ancien port de Porto-Poulo 1, se jette la Macta ; enfin, en face d'Arzeu, sur la côte est, se trouve la petite ville importante de Mostaganem, dont le port est peu praticable et au nord de laquelle vient finir le Chélif.

Les environs de Mostaganem sont remarquables par leurs cultures. A 3 kilomètres à l'ouest, est le village de Mazagran, dont le nom rappelle l'héroïque résistance des 300 hommes du capitaine Lelièvre en 1845 ; plus loin Rivoli ; à l'est, le village de Pelissier, et, plus près du Chélif, Aïn Tedeles, le centre principal agricole de la région ; au sud, Aboukir, Aïn Nouissy, etc.

A part de très rares exceptions, on ne voit pas dans le Tell de la province d'Oran de pays réellement montagneux, L'horizon semble toujours bordé, de hautes montagnes, mais en s'approchant tout se réduit. On ne trouve plus que des collines médiocres ou des plaines inclinées et souvent profondément ravinées, formant des étages successifs. Il n'y a pas de vallées profondes et bien dessinées, ni de pics saillants et, par suite, l'ensemble offre une grande monotonie d'aspect.

1 Appelé vulgairement Port-aux-Poules. - Poulo, signifie port dans le langage levantin. Porto-Poulo serait donc une tautologie du mot port et c'est par une corruption plaisante, qu'on l'aurait appelé Port-aux-Poules; mais cette opinion a été contestée. Le nom de Mers-el-Djoudjad qui veut dire également port aux poules est, paraît-il, usité chez les Arabes.

    

 

   

Bassin de la Tafna, monts de Tlemcen, et monts des Traras.

L'embouchure de la Tafna est en face l'île Racllgoun, Les premières eaux descendent d'un sillon formé par l'ourlet montagneux qui borde les Hauts-Plateaux, La Tafna (ou l'oued el-Merdja qui en est une des têtes) et l'oued Isser, qui en est le principal affluent, y prennent leurs sources au pied du djebel Kouabet et coulent en sens opposé. Les deux rivières décrivent ensuite une grande circonférence, la première à l'ouest, la seconde à l'est, pour se réunir à Remchi, à 25 kilomètres de la côte, enveloppant ainsi dans leurs courbes le massif montagneux de Tlemcen,
L'oued Sikha, affluent de l'Isser, coule du sud au nord en traçant à peu près le diamètre de cette circonférence.

Sebdou se trouve au centre de la clavette supérieure de la Tafna, en face de la cassure par laquelle s'écoulent les eaux qui traversent un rempart de 1400 à 1600 mètres d'altitude (Ras er-Roudjen, 1413m ; djebel Kouabet, 1621m) ; c'est une position importante gardée par une redoute, point d'appui des colonnes qui opèrent sur les Hauts-Plateaux, dans les environs de la frontière.

Lorsque la rivière se dégage des longues gorges dans lesquelles son lit est encaissé, elle reçoit, sur sa rive gauche, les eaux d'un vaste demi-cercle de montagnes dont les ravins dessinent un éventail à la poignée duquel est Lalla Maghnia.

Ce sont : l'oued Mouïla;
son affluent l'Isly, qui traverse le célèbre champ de bataille du 12 août 1844, et dans le bassin duquel se trouve Oudjda, ville marocaine importante, résidence d'un Amel dont l'influence rayonne sur notre territoire;
l'oued Ouerdefou, qui passe à Lalla Maghnia;
et d'autres moins importants,

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes