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Lalla Maghnia est, par conséquent, une position de laquelle on peut commander le réseau des chemins qui suivent ces nombreux ravins: c'est un poste militaire qui surveille la frontière marocaine. Une route conduit de Lalla Maghnia à Nemours, par Nedroma, en traversant une arête de 1000 à 1100 mètres.

Après avoir reçu l'Isser à Remchi la Tafna perce la muraille des montagnes des Traras. Le dernier bourrelet qu'elle franchit près de la côte, a encore des altitudes de plus de 400 mètres,

L'Isser, qui prend sa source dans le même sillon que la Tafna, coule d'abord vers le nord-est ; il se replie ensuite perpendiculairement au nord et se dégage des montagnes par de belles cascades d'environ 12 mètres de hauteur. Il coule alors dans la large vallée des Oulad Mimoun, dont les terres argileuses rougeâtres portent de superbes moissons. Un village de colonisation, Lamoricière, a été créé dans cette vallée, près de l'emplacement d'une ancienne ville romaine que l'on croit être Rubrae (les terres rouges), et dont les ruines très étendues sont appelées par les Arabes Hadjar Roum (les pierres romaines). C'était un des postes extrêmes de l'occupation romaine vers le III° siècle.
L'Isser reçoit (r. g.) l'oued Chouli; puis il passe au Pont de l'Isser, village de colons sur la route de Tlerncen à Aïn Temouchent.

L'oued Sikka, le principal affluent de l'Isser, a une direction générale sud-nord ; il forme de superbes cascades en franchissant le dernier escalier des monts de Tlemcen, et fournit des eaux aux moulins et aux belles cultures des villages de Safsaf, de Négrier, etc.

A l'époque de la lutte contre Abd el-Kader, le ravitaillement de Tlemcen se faisait en partant du camp de Rachgoun, par la route qui remonte la Tafna puis l'oued Sikkah. Dans une de ces opérations, le général Bugeaud ayant attiré l'émir sur un terrain favorable entre la Sikkah et l'Isser, le battit complètement (6 juillet 1836).

    

 

   

Mais par le traité de la Tafna, signé l'année suivante (30 mai 1837), on abandonna Rachgoun, le camp de la Tafna, Tlemcen ; on reconnut, l'autorité d'Abd el-Kader sur toute la province d'Oran, à l'exception de quelques villes de la côte, et on lui constitua ainsi un véritable royaume dont Tlemcen devint la capitale.

Au sud de Sebdou, la limite orographique du Tell est marquée par une ride entre le djebel Tnouchfi et le djebel Ouargla.
Le djebel Tnouchfi (1842m) point culminant de la région, marque la séparation des eaux qui coulent au sud-ouest dans le bassin de la Moulouia, au nord-est dans la vallée de la Tafna, à l'est dans la daya Ferd.

A l'est de Sebdou, le djebel Ouargla (1412m) marque de même la séparation entre les eaux de la Tafna, celles de la daya Ferd, et celles du bassin du Sig.

La bordure méridionale de la daya Ferd est dessinée par les crêtes jurassiques d'une ride qui émerge des alluvions quaternaires (djebel Mekaïdou, 1470m).

Au pied du versant sud de ces hauteurs, sur le méridien de Sebdou et à 50 kilomètres de distance, le poste d'el-Aricha (redoute et quelques maisons) surveille la frontière marocaine, la tribu des Oulad en-Nahr, et la grande tribu des Hamian, dont les terres de parcours enveloppent le choit el-Gharbi. C'était, avant l'insurrection de 1881, le poste le plus avancé de notre occupation permanente dans le Sud-Oranais.
La frontière marocaine est à 40 kilomètres à l'ouest. Elle coupe le djebel Sidi el-Habet.

Sous le nom de Monts de Tlemcen, nous désignons l'ensemble dos montagnes qui comprennent la ride du djebel Tnouchfi et les rides successives et à peu près parallèles qui s'étagent entre la Tafna et l'lsser : chaîne des Beni Smiel (dj. Kouabet, 1621m) : chaîne du Nador (1580m); chaîne de Lella Setti (1016m), et du djebel Roumelia (1209m).

 
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