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   pénitencier agricole. Le Sig débouche ensuite dans la combe de Sidi bel Abbès, ville de construction moderne (1849), créée pour assurer la possession du pays entre Tlemcen et Mascara, une des plus jolies de l'Algérie, en pleine croissance (13,300 habitants), salubre, abondamment pourvue d'eau, au centre d'un territoire très fertile, nœud de nombreuses routes, centre principal des Espagnols de la province d'Oran.

A partir des Trembles, la rivière longe le pied de la muraille qui ferme au sud le bassin de la Sebkha d'Oran ; elle la franchit par une brisure à la sortie de laquelle est Saint-Denis du Sig. Un barrage large de 43 mètres sur une hauteur de
mètres, en retient les eaux qui sont ensuite distribuées pour alimenter les riches cultures de la plaine du Sig, les moulins et les usines1. La route de Sidi bel Abbès à Oran et le chemin de fer quittent la vallée aux Trembles et débouchent sur le versant septentrional à Sainte-Barbe du Tlélat.

L'Habra est formée de quatre branches principales :
l'oued Tenira, qui descend du massif de Daya,
l'oued Mouça, dont les têtes sont voisines de celles du Sig (Mekerra),
l'oued Saïda, qui passe à Nazereg, Franchetti, et qui se réunit à l'oued Traria (affl. de droite).

Ces trois dernières rivières descendent de la bordure des Hauts-Plateaux. On peut considérer l'oued Saïda comme la branche principale de l'Habra.
L'Ilabra, qui s'appelle alors oued el-Hammam, perce ensuite la muraille montagneuse des Beni Chougran ; elle en sort à Perrégaux. Au sud de ce village, un magnifique barrage en retient les eaux dans un bassin de 14 millions de mètres cubes, d'où elles sont réparties pour l'irrigation des terrains de cultures 2.

1 Ce barrage a été rompu par les crues en février 1885, l'inondation a causé de graves désastres.
2 Cette digue a été rompue au mois de décembre 1881. On l'a reconstruite.

    

 

   

Le massif de Mascara ou des Beni Chougran comprend plusieurs arêtes parallèles à l'orientation ordinaire du nord de l'Afrique et présentant de fortes escarpes au nord.

La première a pour cime principale le Bou Ziri (697m) entre Saint-Denis et Perrégaux.
La deuxième a son altitude maximum au djebel Nador (808m), au nord-est de Mascara.

 

Coupe théorique des monts des Beni Chougran.

Coupe théorique des monts des Beni Chougran.

Entre les deux est un terrain profondément érodé, sans végétation aucune, formé de craie ou de schistes d'un âge antérieur aux crêtes qui le bordent ; on dirait qu'une érosion, étonnamment puissante, l'a dépouillé des couches tertiaires qui le recouvraient et dont on voit les brisures au sud. Le ravinement continue de nos jours. En 1881, ce sont des masses d'eau énormes, glissant sur ces couches imperméables, qui ont causé le désastre de Perrégaux.

La route de Mascara à Mostaganem traversait autrefois ce pays désolé. Les fatigues qu'ils y éprouvaient lui ont fait donner par nos soldats le nom de Crèvecoeur, qui lui est resté. Ces montagnes sont le domaine de la tribu des Beni Chougran, dont la mauvaise réputation ne s'est point encore démentie.

La troisième crête est moins accentuée. Sur son versant sud, à 585 mètres d'altitude, est assis Mascara, qui domine au

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