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   nord l'immense plaine d'Egris, prolongée par la plaine de Traria. Ces plaines, extrêmement fertiles, sont couvertes de fermes et de villages florissants : Saint- Hippolyte, Saint-André près de Mascara, Palikao, Charrier, Benian. Franchetti, Nazereg. Les plantations de vignes ont particulièrement réussi sur les coteaux de Mascara. La main-d'œuvre agricole est surtout fournie par les Marocains et par les Espagnols. Ceux-ci arrivent en grand nombre, depuis quelque temps, mais la plupart retournent au pays après avoir amassé un petit pécule. Quelques familles se fixent cependant et font souche.

Du sommet du Chareb er-Riha (la lèvre du vent), 806m au nord de Mascara, on peut apercevoir la mer ; mais les vents rafraîchissants sont arrêtés par cette crête même, tandis que Mascara est exposé aux vents chauds du sud.

Abd el-Kader, qui était de la grande tribu voisine des Hachem, avait fait de Mascara sa résidence favorite. La ville fut brûlée par nous en 1835, reconstruite et ruinée de nouveau par les Arabes en 1841, époque à laquelle nous en primes définitivement possession.

Les plaines d'Egris et de Traria sont limitées au sud par des hauteurs qui atteignent 1204 mètres au djebel Nesmote et dont on voit les escarpements (1024m) au-dessus de Franchetti. Puis le pays est ondulé jusqu'au dernier bourrelet qui limite le Tell et sur le versant nord duquel est Saïda. Le chemin de fer en franchit les pentes par des courbes fort prononcées.

Cette arête semble prolonger les crêtes du djehel Beguira (sources du Sig et de l'oued Mouça). Au delà se développent les Hauts-Plateaux.

Entre les hautes vallées du Sig et de l'oued Mouça, se dresse une crête boisée fort élevée, la crête de Daya (vigie 1392), qui est le premier rempart du Tell du côté des Hauts-Plateaux. Sur le sommet est une sorte de blockhaus, auprès duquel se sont groupées quelques maisons d'un petit village.

Dava et Saïda sont les premiers postes fortifiés du Tell.

    

 

   

 
Bassins de la Mina et de l'oued Riou.

La vallée de la Mina, affluent du Chélif inférieur, est sensiblement parallèle à celle de l'Habra. Cette vallée et celles de ses affluents principaux, rivière de Tagremaret (oued el-Abd), rivière de Frenda (oued et-That), ont leur origine à la lisière des Hauts-Plateaux, descendent du sud au nord et traversent une région très montueuse entre des falaises de grès profondément érodées.

Fronda est près de la tête de leurs eaux, sur un petit plateau cultivé (1130m), en vue " du superbe amphithéâtre du djebel Gaada ".

Entre l'oued et-That et l'oued el-Abd, la crête du djebel Sidi ben Halyma est remarquable.

La colonisation européenne n'a point encore abordé les hautes vallées de la Mina, où se trouveront des terres fertiles. Ce pays est cependant traversé déjà par les routes stratégiques qui conduisent de Mascara à Tiaret par Palikao et Sidi Djilali ben Amar, de Mascara à Frenda, de Tiaret à Frenda, Tagremaret, Saïda. Cette dernière route, connue sous le nom de route Lamoricière, a été construite pour établir une liaison entre les postes chargés de surveiller la limite sud du Tell; elle se prolonge à l'ouest sur Daya et Sebdou, à l'est sur Teniet el-Haad et Boghar.

La Mina vient du djebel Harbouz, sur la limite des plateaux; elle passe à 12 kil. de Tiaret ; près du point où la traverse la roule de Frenda, elle forme de belles cascades d'une quarantaine de mètres. Après un cours très tourmenté, dans un pays peu peuplé, elle se dégage des montagnes à Relizane. Ses eaux, retenues par un grand barrage comme celles du Sig et de l'Habra, en fertilisent les terres.

A quelques kilomètres en aval, elle reçoit (r. g.) l'oued Hillil. Cette rivière descend du djebel Nador dans les monts de

 
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