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   Mascara, près d'el-Bordj ; un barrage retient également ses eaux pour l'irrigation des terres du village de l'Hillil.

La ligne ferrée d'Alger à Oran suit, au nord, le pied des montagnes, en reliant entre eux plusieurs centres de colonisation importants des Plaines du Chélif et du Sig : Saint-Aimé, Relizane, l'Hillil, Perrégaux, Saint-Denis, Sainte-Barbe du Tlélat, dont les cultures sont irriguées grâce aux barrages dont nous avons parlé.

A l'est de la Mina coulent à peu près parallèlement :
l'oued Djidjouia, dont la vallée est suivie en partie par la route de Relizane à Tiaret par Zemmora,

et l'oued Riou qui descend de la lisière des Hauts-Plateaux, passe au pied d'Ammi Moussa, village et poste fortifié, et traverse le chemin de fer à Inkermann.

Au nœud orographique duquel descendent les premières eaux de l'oued Riou et de l'oued Mina, se trouve Tiaret (2,800 hab.) (1083m d'altitude), créé en 1843, dans une position stratégique importante; c'est une base de ravitaillement pour les colonnes qui opèrent sur les Hauts-Plateaux, au centre des immenses pâturages des Harar, qui possèdent de grands troupeaux de moutons et de beaux chevaux. C'est un des points les plus importants du Sud. Il s'y tient un grand marché d'échange entre les produits du Tell et ceux des caravanes sahariennes. Les routes de Saïda, Mascara, Relizane, Teniet et-Haad, viennent s'y réunir.

Près de Tiaret sont les ruines de Tagdemt, détruit en 1841, une des places d'Abd el-Kader. Il s'y trouvait un oppidum romain.

Tiaret est la tête de la route de ravitaillement du poste d'Aflou, dans le Djebel-Amour, et un grand marché pour les tribus. Cette route passe à quelque distance d'Aïn Souguer, autrefois résidence de Sarahoui, ancien agha des Harar, et à Oussekr où est installé un poste de surveillance. A moitié chemin d'Oussekr et d'Aflou sont les puits d'ed-Dib (du chacal).

    

 

   

  


2° HAUTS-PLATEAUX.

Après la conquête, lorsqu'il s'agit de consolider notre occupation en Algérie, on se demanda quelles limites il convenait de lui donner dans le Sud.

On connaissait fort imparfaitement les conditions de vie des tribus nomades et la nature de leur pays. Les uns conseillaient la création d'une ligne continue de postes destinés à couvrir notre frontière méridionale, recommandaient de ne pas se laisser entraîner dans des expéditions lointaines contre des tribus souvent insaisissables, et de laisser à eux-mêmes, sans s'ingérer dans leurs affaires, les nomades du désert.

Mais une connaissance plus exacte du mode d'existence des tribus sahariennes devait bientôt modifier, au moins en certains points, cette manière de voir.

" Arrivé à l'extrême limite du Tell, écrivait le général Daumas, où l'on a occupé les postes de Sebdou, Daya, Frenda, Takdemt, Tiaret, Teniet et-Raad, Boghar, Bou Sâada, Msila, Biskra, Tebessa, on a cru, sur la foi d'anciens géographes, être en plein désert, que là commençait le vide, et qu'à part quelques tribus égarées, errantes dans les sables, ou totalement circonscrites dans d'étroites oasis, il n'y avait plus sur ce sol déshérité ni famille humaine, ni végétation. Ce désert, on l'a successivement sondé; partout, on y trouve des villes, des villages, des tentes, une vie active mais exceptionnelle. "

Les tribus sahariennes se déplacent avec une grande régularité. Pendant l'été, elles remontent vers le nord pour trouver des pâturages et pour faire les échanges

 
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