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de venir camper près des fruits ou des ghedirs, qui sont rares.
Amis et ennemis doivent venir s'y désaltérer ; la plupart du
temps, il suffirait donc de tenir quelques points pour intercepter
les mouvements des tribus insurgées.
Les directions les plus ordinairement
suivies sont celles qui vont du nord au sud et dont les points
d'attache sont à la lisière du Tell : el-Aricha, Ras el-Ma, Daya,
Saïda, Tiaret. Ces chemins conduisent à Mecheria et à Géryville,
les deux places de ravitaillement où l'on reprend haleine pour
pousser vers le Sud.
Il est difficile de déterminer d'une
manière précise une limite aux plateaux du Sud-Oranais.
En avant de la puissante muraille de 2,000 mètres environ
d'altitude, entre Figuig et Tiout, qui sépare bien nettement les
hauts-Plateaux du Sahara, des crêtes, sans liaison marquée les
unes avec les autres, surgissent du fond de l'ancienne mer
intérieure. Ces îlots de montagnes ne sont évidemment que les
parties culminantes des plissements anciens, érodés par de
puissants mouvements torrentiels ou recouverts en partie par les
sédiments qui ont comblé le fond de cette mer.
Les plus remarquables sont les
alignements formés par le djebel Guettar, qui sépare les
versants des chotts Gharbi et, Chergui, et le djehel Aïssa
(1800m), au nord d'Aïn Sefra.
Entre eux, se creuse un grand golfe de 50
kilomètres de large, séparé en deux bras par une crête moins
importante que les précédentes, djebel Morghad, etc., entre
Sfissifa et Magroun. Dans le bras occidental passe la route de
Mecheria à Aïn ben Khelil et à Aïn Chaïr ; dans le bras
oriental est tracée la route de Mecheria à Aïn Sefra par Naâma
et Mekalis.
La partie la plus creuse entre Aïn ben Khelil et Mecheria porte
encore le nom de el-Bahar (la mer).
Les sections de route entre Mecheria et
Aïn ben Khelil, entre Mecheria et Aïn Sefra, ont été rendues
praticables aux charrois. Le chemin de fer a été poussé jusqu'à
Aïn Sefra.
La direction des crêtes est ici nord 1/4 est.
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C'est aussi la direction principale de la crête du djebel Antar,
qui se dresse isolé à 1550 mètres environ d'altitude et se
continue par le djebel Amrag jusqu'aux rives méridionales
du chott ech-Chergui.
Mais le plissement du nord de l'Afrique a contribué à relever la
partie sud du djebel Antar. Au sommet de l'angle formé par ces
deux directions, est le poste de Mecheria, à l'extrémité du
couloir qui sépare le djebel Antar de son avant-chaîne, le djebel
Aniter (le petit Antar). Une
description de détail des solitudes des Hauts-Plateaux n'ajouterait
rien aux renseignements donnés par l'étude de la carte. Aussi nous
bornerons-nous à une sorte de nomenclature méthodique des points
qui intéressent le plus les opérations militaires : Mecheria
était un ancien ksar ruiné, au pied du djebel Antar, à l'angle
formé par les deux directions de la montagne, très exposé par
cette situation aux tourbillons des vents qui viennent se briser sur
ses flancs, près d'une source d'un faible débit. Ce point, a été
choisi, eu 1881, pendant l'insurrection de Bou Amama, comme terminus
du chemin de fer prolongé depuis jusqu'à Aïn Sefra, et comme
principale place de ravitaillement des colonnes du Sud. On y a
construit de grands baraquements pour magasins et logements, et on
les entourés d'une chemise en pierre d'un grand développement. Géryville
1, à la limite nord des montagnes du Ksel, a été
fondé en 1853, près du ksar d'el-Biod, sur l'emplacement d'un
poste romain. C'est un grand fort entouré d'une haute chemise
maçonnée, à l'abri de toute attaque. A ses pieds se groupent le
village arabe et quelques maisons européennes formant
agglomération de 800 à 900 individus; c'est l'embryon d'une ville,
mais d'une ville exclusivement militaire, où il y aurait plus
d'inconvénients que d'avantages à attirer la colonisation. 1
Le colonel Géry est le premier officier qui ait conduit une colonne
dans celte région, en 1845. |
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