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Les températures extrêmes varient de -12° en hiver à +40° en été (1882). Altitude, 1307 mètres.
Géryville avait, jusqu'à présent, ses communications avec Saïda par une route jalonnée par des caravansérails, dans la vallée de l'oued Cherrafa. Un poste était établi à moitié chemin, à Aïn Sfissifa, au sud du chott. La construction de la lune ferrée de Mecheria a fait reporter à la station de Bou Guetoub la tête de la route.
Entre Géryville et Mecheria, le pays est désert; mais, à moitié chemin environ, les puits de Tismoulin indiquent le point de rencontre des pistes que suivent les nomades; c'est un carrefour du désert, d'une grande importance.
Les routes de Saïda à Mecheria et à Géryville traversent le chott Chergui.

Le chott ech-Chergui s'allonge de l'ouest à l'est, dans la direction ordinaire des plissements du nord de l'Afrique, sur une longueur de 150 kilomètres environ. Il se compose de deux bassins principaux séparés par le seuil du Kheider, par lequel a été tracé le chemin de fer de Saïda à Mecheria. Le centre du chott est toujours boueux.

Le Kheider est un point très remarquable. Une source abondante jaillit au pied d'un monticule sur lequel a été construite une tour pour les signaux optiques, de laquelle on communique avec Mecheria, Géryville, Ras el-Ma, Saïda. On y a établi une redoute, une gare fortifiée et des magasins.
A quelque distance au nord est le village de Sidi Khelifat, habité par des marabouts, sorte de terrain resté neutre pendant les insurrections de 1881.

L'oued Cherrafa, principal tributaire de la portion orientale du chott Chergui, descend du djebel el-Biod et du djebel Ksel, dans les environs de Géryville, et passe au caravansérail du kheneg Azir, où il traverse la dernière ride formant fa bordure méridionale du bassin du chott.

La daya Askoura n'est, en quelque sorte, que le prolongement oriental du chott Chergui, dont elle n'est séparée que

    

 

   

par un pays plat : Oum el-Firan. C'est. le bassin de réception de l'oued Sidi en-Nacer, dont les eaux descendent du plateau d'Aouinet bou Beker, du djebel Ksel, et du djebel Tarf.
Dans sa vallée se trouvent le marabout de Sidi en-Nacer, et, à quelques kilomètres à l'est, l'Aïn Riah, près duquel étaient campés les douars qui donnèrent le signal de la révolte de 1881. par le massacre du lieutenant Weinbrenner (avril).

A l'extrémité sud-ouest du chott, le poste de Bou Guern jalonne la route de Mecheria à Ras el-Ma. C'est là que vient finir l'oued el-Adjedar, dont l'origine est à la séparation même des eaux. au nord d'Aïn Sfissifa, et qui creuse une longue vallée entre le djebel Guettar à l'ouest et le djebel Antar à l'est.

Dominant sa vallée, Aïn ben Khelil commande les passages des routes d'Aïn Chaïr, à travers le djebel Guettar. A 110 kilomètres d'el-Aricha, à 45 kil. au sud-ouest de Mecheria, à 45 kil. à l'ouest des dayas et des puits de Tonadjer et de Feretis, où viennent boire les nombreux troupeaux des Trafi, à 25 kil. au nord de Magroun, où se trouvent de nombreux puits et où viennent se croiser plusieurs routes allant à Géryville, au chott Tigri, et, aux oasis des Oulad Sidi Cheikh, c'est le centre du territoire des Hamian : l'eau y est très abondante; l'alfa couvre les plateaux. Ce poste avait été autrefois occupé, mais on l'avait abandonné en 1856 ; on l'a repris depuis 1881.

Les principales stations du chemin de fer entre Saïda et Mecheria sont, en partant de Saïda :

Aïn el-Hadjar, ateliers de bottelage d'alfa de la Compagnie franco-algérienne. Belles cultures et eaux abondantes. Ce centre, récemment formé, compte plus de 3,000 habitants, la plupart espagnols ;
Tafaroua, tête de l'ancienne route de Géryville;
Khalfalla. chantiers d'alfa sur lesquels eurent lieu les massacres de 1881 ;
Modzba (Oum es-Sebaa, le pays des lions), bifurcation sur les chantiers d'alfa de Mahroum (alt. 1057m) ;

 
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