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   la source de Ben Ghadaïa. Outre les ksour précédents, ils ont ceux d'el-Amar Sfissifa et de Mongheul. Ils ont 1000 tentes environ et peuvent mettre sur pied 600 cavaliers et 2.000 fantassins.

Les Oulad Djerir à l'ouest de Figuig. Peu nombreux. ils habitent les montagnes. 60 cavaliers.

Les Douy Menia, évalués à 2.500 individus, habitent l'oued Guir, tantôt dans sa partie supérieure, tantôt dans sa partie inférieure. Ils commercent entra Figuig et Tafilala. Leurs ksour principaux sont : Beni Goumi, Tourefana, el-Kenadsa, Béni Abbès, Sigueli, sur l'oued Guir. Ils peuvent mettre sur pied 1000 cavaliers et 2,500 fantassins. Ce sont des agriculteurs et des pasteurs petits nomades.

Les Beraber (nom générique donné aux ksouriens de race berbère qui habitent les ksour entre Figuig et le Tafilalet) forment le Zegdou, c'est-à-dire une confédération. C'est contre eux qu'eut lieu l'expédition du général de Wimpfen, en 1870; depuis lors, ils sont restés fidèles à leur promesse de ne plus porter les armes contre nous.

Les Amour, petite tribu qui habite les montagnes près de Moghar et vient camper près de Figuig. Hardis pillards, ils forment des djichs de 10 à 20 cavaliers, auxquels on doit attribuer la plupart des méfaits qui se commettent dans le Sud.

Les Angad et les Beni Snassen, tribus de la frontière près de Sebdou, contre lesquelles eut lieu l'expédition de 1859.

Le Sahara marocain comprend deux versants, celui de l'océan, celui de l'oued Guir.
On n'a sur cette région que des renseignements fort incomplets. Elle a été traversée par Caillé, en 1828, lors de son retour de Timbouctou; par Gerhard Rohlfs, en 1864, dans son voyage de Tanger à Tripoli; en 1880, par le Dr Lentz, qui s'est rendu du Maroc au Sénégal par Timbouctou et, plus récemment, par M. Chartes Soller, qui a exploré l'oued Draâ.

    

 

   

Sur ce versant s'ouvrent trois principales vallées : celles de l'oued Sous, de l'oued Noum. et de l'oued Draâ.
La vallée de l'oued Sou,. une des plus riches du Maroc, est le jardin de cette partie de l'Afrique.
La vallée de l'oued Noum est fort peu connue. Un voyageur français, Léopold Panet, qui, au prix des plus grands dangers, se rendit, en 1850, du Sénégal à Mogador, passa par Aouguilmin. le chef-lieu de l'oued Noum.
Sur la vallée de l'oued Draâ, les renseignements sont plus précis1. Une de ses vallées supérieures, l'oued Dadès, occupe une des grandes gorges, au pied même de l'Atlas. " Sur un parcours de quarante lieues, ses deux rives sont bordées sans interruption de jardins et de villages. "
L'oued Draâ coule du nord au sud jusqu'à la sebkha de Debiaïat, que les habitants cultivent lorsque l'inondation est suffisante. Il se replie ensuite perpendiculairement à l'ouest et à 200 lieues environ, à vol d'oiseau, il atteint les rives de l'océan sur le parallèle des îles Canaries.

Les zaouïas sont nombreuses dans sa vallée; celle de Tamegrout (30° latitude nord), résidence du chef de l'ordre des Nassiria, jouit d'une grande réputation et d'une grande influence. Elle a de nombreuses succursales, entre autres la grande zaouïa de Irazan dan l'oued Sous, où 500 tolba font leurs études aux frais de la confrérie.
Après l'insurrection de 1864. les familles algériennes des Laghouat et des Trali. émigrées dans le sud-ouest, s'affilièrent à cet ordre; elles ont, depuis lors, conservé des relations avec lui et sont visitées par ses mokaddems.
Cette région ne relève que nominalement du sultan du Maroc, dont les makhzen y paraissent cependant de temps à autre pour lever l'impôt.

En marchant de l'ouest à l'est, on rencontre ensuite les grandes oasis du Tafilet (Tafilala), dont la ville principale est

1 Voir : Notice sur l'oued Draâ. Bulletin de la Société de géographie, décembre 1850,

 
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