|
et d'apprécier l'appui que nos dissidents peinent trouver chez les
tribus marocaines.
El-Bahariat est à 14 jours de caravane
de Gourara et à 17 jours du Touat, à travers un pays peuplé et
cultivé. Si la France avait porté ses frontières sur l'oued
Saoura, elle aurait pu dominer cette région, en assurer la
sécurité, et, peut-être ouvrir à son commerce cette route très
avantageuse.
Le Sahara n'est donc pas le désert que
l'on avait cru. Il est parsemé d'oasis appartenant à des tribus
rivales, souvent en guerre les unes contre les autres, et sur
lesquelles les chefs religieux seuls exercent une influence
sérieuse.
Les oasis sont, en quelque sorte, les
points de repère des tribus nomades dans leurs migrations
périodiques, migrations de quelques journées seulement pour les
unes, migrations à très longs parcours pour les autres, C'est là
qu'elles emmagasinent leurs grains, qu'elles déposent leurs
réserves, sous la garde d'une population sédentaire qui joue le
rôle de fermiers et qu'on appelle Khammès. L'oasis est
toujours entourée d'une enceinte ; elle est irriguée par des puits
et renferme des cultures de légumes, d'orge, mais surtout de
palmiers dont les dattes sont, avec les laines, la principale
denrée d'échange avec les produits du Tell. Au centre, de l'oasis
est un ksar, village fortifié, susceptible d'une grande
résistance. L'attaque d'Aïn Chair est venue, après bien d'autres,
en donner la preuve. Le ksar est une fortification imprenable pour
des Arabes, qui n'ont ni canons, ni engins de siège 1.
1 En 1838, Abil
el-Kader, qui avait des troupes régulières et de l'artillerie,
assiégea pendant neuf mois le ksar d'Aïn Madhi avant de s'en
rendre maître. On connaît. aussi les énergiques résistances des
ksour de Zaatcha et de Laghouat.
|
|
|
|
3° MONTAGNES DES KSOUR ET OASIS DES OULAD SIDI CHEICK.
La limite méridionale des hauts-Plateaux est formée par une suite
de montagnes importantes dont les directions (le fractures
rappellent les directions ordinaires du nord de l'Afrique. Leurs
principaux sommets dépassent 2,000 mètres, et plusieurs massifs
ont souvent une grande importance. Nous leur donnons, dans leur
ensemble, le nom de Chaîne saharienne.
Dans la province d'Oran, cette chaîne se subdivise de l'ouest à
l'est en :
montagnes des Ksour, entre Figuig et Géryville;
massif du Ksel, à l'est de Géryville ;
Djebel -Amour, jusqu'au méridien de Laghouat.
Montagnes des Ksour
On donne le nom de montagnes des Ksour à l'ensemble des montagnes
qui s'étendent de Figuig à Géryville, dans les vallées
desquelles se trouvent les ksour des tribus sahariennes,
principalement ceux des Oulad Sidi Cheikh. Elles se décomposent en
un certain nombre de petits massifs distincts :
Le djebel Grouz, encore peu connu, est à l'est de Figuig.
Le djebel Maïz (1950m) au nord de Figuig, est un massif
isolé, singulièrement abrupt et fracturé, Il est entouré par les
vallées supérieures des oueds qui se réunissent à Figuig.
Le djebel Beni Smir (2,000m) est compris entre l'oued
Zousfana (Figuig) et l'oued Dermel (Ich).
Le djebel Mzi (2,200m) est la masse culminante de cette
région, entre l'oued d'Ich et le teniet Founassa.
Ce passage très difficile sépare le djebel Mzi du Mir el-djebel ; |
|