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il a été amélioré par les travaux de nos colonnes, et offre
aujourd'hui ha direction la plus courge et la meilleure, en partant
des postes d'Aïn Sfissifa et d'Aïn Sefra, pour marcher sur Figuig.
Il est surveillé par la redoute de Djenien bou Rezg, construite sur
l'oued DermeL au sud du col, à environ 45 kil. de Figuig.
Le Mir el-djebel est compris entre
le teniet Founassa et le teniet Djeliba. Ce dernier passage, qui
conduit directement de Sfissifa aux Moghar, est fort mauvais.
Le djebel Mekter est compris entre le teniet Djeliba et la
route de Tiout aux Moghar par le kheneg el-Hadjad et la vallée de
l'oued Namous.
La direction générale de l'ensemble de
ces montagnes est celle des plissements du nord de l'Afrique ; mais
leurs crêtes présentent des brisures dans tous les sens.
L'intérieur des massifs offre l'aspect de véritables cratères
d'effondrement, et les couches bouleversées en tous sens montrent
toutes les inclinaisons, depuis l'horizontale jusqu'à la verticale.
Ces montagnes sont, en partie, boisées : thuyas et quelques chênes
; les térébinthes atteignent de grandes dimensions.
La chaîne s'affaisse ensuite ; elle se
prolonge par de longues arêtes parallèles de peu d'épaisseur et
d'une faible altitude. dessinant de longs couloirs qui ouvrent, de
l'ouest à l'est, des communications assez faciles entre les ksour.
Il est très à remarquer que ces montagnes ne forment nullement la
ligne de partage des eaux entre le versant saharien et le versant
des Hauts-Plateaux. Cette ligne de partage se trouve très an nord
de leurs crêtes ; on pourrait la jalonner ainsi : puits de Magroun,
sebkha de Naâma, Géryville, à une altitude qui varie entre 1200
mèt. vers Magroun et 1000 mèt. à Géryville.
Les massifs sont presque exclusivement
composés de roches de grès, fracturées, démolies, bouleversées,
offrant, pour ainsi dire, la navrante image d'une effroyable
destruction. Ce sont d'immenses ruines dont les matériaux gisent de
toutes parts dans un complet désordre ;
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cependant on reconnaît que les escarpes sont ordinairement
orientées au nord. Ces roches, dépouillées de végétation.
s'effritent sous l'action successive des eaux, de la chaleur, et des
vents; leurs débris couvrent les plaines desquelles elles
émergent. Ce sont tantôt, comme sur les Hamada, des cailloux de
toute grosseur, aux angles vifs, recouverts d'une espèce de vernis
noirâtre d'origine organique; tantôt des sables fins et secs qui
s'accumulent en dunes mouvantes; tantôt des masses plus ou moins argileuses
qui retiennent les eaux et forment des guerahs, des dayas, étangs
ou marais. Les montagnes dominent les plateaux d'environ 1000 mètres
; leurs escarpes aux parois verticales leur donnent un aspect assez
imposant; ce sont des citadelles colossales qu'il a souvent fallu
enlever de vive force. Les Amour en font encore leurs réduits, et,
chaque fois que l'on voulait les châtier, il fallait pénétrer
dans des gorges où nulle piste n'est tracée, et en gravir les
rochers sous le feu de l'ennemi embusqué. Les plus hautes crêtes
du djebel Beni Smir, du djebel Mzi, du Tir el-djebel, ont été
ainsi emportées d'assaut en 1881-1882, pendant l'insurrection de Bou
Amama, à la suite de laquelle nous avons définitivement affirmé
notre puissance en créant la redoute d'Aïn Sefra, en ouvrant
plusieurs routes militaires pour traverser les montagnes, et en
prolongeant le chemin de fer de Mecheria jusqu'à Aïn Sefra. Les
ravins qui déchirent les montagnes et les plaines qui les séparent
offrent de riches pâturages. Le palmier prospère dans les vallées,
généralement bien arrosées. L'hiver est donc tempéré dans les
plaines, tandis que la neige, couvrant les sommets pendant plusieurs
mois, assure le régime des eaux et la fertilité des régions inférieures.
« Le printemps est surtout admirable ; la flore saharienne
transforme les plaines en parterres parfumés, et les sources,
alimentées par la fonte des neiges, jaillissent abondantes; la
limpidité du ciel y est en tout temps sans égale 1. »
« Le fond des pâturages est l'alfa: mais une infinité d'autres 1
Le Cercle d'Aïn Sefra (1883), par le capitaine de Beauval ;
intéressant travail auquel nous avons emprunté une partie des
renseignements suivants. |
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