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la koubba de Lalla Sfixa, mère des Oulad Nahr, fraction dissidente
des Oulad Sidi Cheikh.
Aïn Sefra, à 30 kil. en aval
dans la vallée de l'oued Sfissifa, est plus important; le village
renferme 800 habitants. Les jardins sont bien cultivés, les
palmiers commencent à se montrer. Le ksar est adossé à des dunes
élevées qui, au coucher du soleil, bordent d'une tranche dorée le
pied des escarpes sombres du djebel Mekter, et dont les sables
menacent maisons et cultures d'un envahissement prochain.
C'est ce point qui a été choisi en 1882
pour l'établissement du poste avancé dans les montagnes
sahariennes. On a construit une redoute, de vastes magasins, des
casernements, etc., enveloppés par une chemise de pierre d'un grand
développement. Ce poste commande la longue vallée longitudinale du
nord des montagnes, et quelques-uns des passages ; mais il n'a
qu'une action éloignée sur les débouchés de Sfîssifa et de
Tiout. Il est relié au Tell par une ligne ferrée et en
communication optique avec Mecheria par un observatoire situé sur
le djebel Aïssa.
Dans une des vallées supérieures du
djebel Aïssa, on a installé un sanatorium qui reçoit les malades
et où vient s'installer, pendant la saison chaude, une partie de la
garnison d'Aïn Sefra.
Tiout, environ 800 habitants au
milieu de montagnes de grès dont les dépressions ont été
aménagées en canaux et en réservoirs pour les eaux, qui sont
abondantes et arrosent de belles cultures d'orge, de vignes, et de
palmiers. Les indigènes, dans leur langage imagé, disent : « Il y
a à Tiout un fleuve comme le Nil, une véritable mer. » Les
maisons sont mieux bâties que dans les autres ksour. Tiout renferme
un certain nombre de serviteurs des Tedjâna et des descendants de
Sidi Ahmed ben Youcef, qui sont nos alliés naturels. C'est une
position importante et facile à garder. Elle commande, en outre, la
tête de la vallée de l'oued Namous, où se trouvent en aval les
deux ksour de Moghar.
Moghar-Foukani (Moghar
supérieur), 4.000 palmiers, et
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Moghar-Tahtani (Moghar inférieur), 15.000 palmiers, sur
l'oued Namous, au sud de Tiout. Ces deux ksour out été les foyers
où a pris naissance, en 1880, l'insurrection de Bou Amama. Ils ont
été visités, pour la première fois, en 1846?
par la colonne du général Cavaignac, qui en rasa les oasis. Ils
servent de dépôt aux Hamian Gharaba. Situés au sud des montagnes,
ils permettent de surveiller les mouvements des Sahariens. On y a
placé (1883) un poste avancé. Les
terres irrigables de ces vallées donnent de l'orge; avec quelques
travaux, leur superficie serait considérable. « L'eau n'est pas
partout visible, mais elle descend, en abondance, des hauteurs où
l'hiver laisse longtemps séjourner ses neiges, et qui, encore
suffisamment boisées, conservent l'humidité et forment de vastes
nappes souterraines. Ainsi, les puits creusés à Aïn Sefra
plongent dans une nappe alimentée par
le djebel Mekter ; en face, dans la vallée de l'oued Mouïla, on
voit sourdre en des points nombreux les eaux d'infiltration qui
descendent du djebel Aïssa. Il en est de même dans le djebel Beni
Smir, dan, le djebel Grouz. » Les hautes
montagnes sont bordées au sud par une série, d'avant-chaînes
beaucoup moins élevées (chebka Tamednaïa, djehel Karouba, djebel
Keridicha), par-dessus lesquelles, des sommets du Mir el-djebel et
du djebel Mekter, on aperçoit les plateaux pierreux des Hamada et
l'horizon indéfini des Areg". Le
djebel Mekter est, à l'est le dernier massif considérable de la
chaîne des Ksour. La vallée de l'oued Namous circonscrit, de ce
coté, la haute région montagneuse du Sud-Oranais, qui est limitée
à l'ouest par l'oued Zousfana. A l'est
de Tiout, les montagnes s'affaissent. Ce sont d'abord les rides qui
séparent les vallées supérieures de l'oued Namous et de l'oued
Gharbi (djehel Djara, etc.). A l'est de
l'oued Gharbi, les chaînes s'allongent en étroites arêtes dans la
direction générale des plissements du nord de l'Afrique, dessinant
entre elles de longues vallées dont les |
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