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   eaux se sont vidées dans la mer saharienne par les brisures de leurs berges méridionales.

Entre Bou Semghoun et les Arbâouat, les principales rides portent les noms de djebel es-Somrn, djebel bes-Seba.
Entre les Arbàouat et l'oued Seggueur, l'aspect des montagnes est le même : djebel Bou Noukta à l'est des Arbâouat, djebel el-Ghiar entre Kerakda et Ghassoul; au nord, djebel Guerdjouma, dont lés pentes dominent le défilé d'Aïn el-Orak, route de Géryville aux Arbâouat.
Un pays très accidenté, sans crête maîtresse, réunit ces montagnes aux massifs du Ksel.

Vers le sud, jusqu'à Brézina, se succèdent une série d'arêtes parallèles, courtes et étroites. entre lesquelles coulent les eaux de l'oued Seggueur.

Le versant méridional de la région montagneuse est marqué par une mince arête rectiligne, sorte de long mur, aligné suivant les deux directions ordinaires dés plissements de cette région, et très caractéristique dans son aspect. Bien que l'observation n'en ait pas été faite, il est à supposer que cette formation est due à la solidification de dunes, protégées maintenant par une enveloppe calcaire.

L'oued Gharbi est formé de deux branches :
Dans la vallée de la branche occidentale sont les ksour d'Asla, de Chellâla, de Bou Semghoun.
Dans la vallée de la branche orientale (oued Beredad), sont les Arbàouat et el-Abiod Sidi Cheikh.
Plus au sud, dans la vallée même de l'oued Gharbi, Benoud et les puits de Mengoud à l'entrée des Areg. C'est celte ligne d'eau que suivent d'ordinaire les caravanes qui vont au Gourara après s'être organisées à el-Abiod.

Asla, entouré d'une muraille flanquée de cinq grosses tours, avec des ruelles malsaines, des maisons misérables, est perché en nid d'aigle sur une colline rocheuse; les jardins sont assez bien entretenus, abrités coutre les vents du nord et du sud par deux chaînes parallèles; environ 1200 palmiers.

    

 

   

Chellâla-Dahrania (Chellâla du nord) (alt. 1095m) est plus important : c'est un ksar de 700 habitants environ, avec des eaux abondantes et de beaux jardins, Si Hamza (des Oulad Sidi Cheikh) y avait une maison construite à la française.
Un peu plus loin se trouve Chellâla-Gueblia (Chellâla du sud), petit ksar d'une centaine d'habitations.

Ces villages nous ont toujours été peu sympathiques. En 1867. ils ont donné appui à Si Lala; on y a livré combat. En 1881, c'est près de Chellâla que les contingents de Bou Amama attaquèrent la colonne du colonel Innocenti (19 mai). Nos goums ayant été ramenés sur le convoi, il en résulta un certain désordre et des pertes sensibles.

Bou Semghoun (alt. 986m). eaux abondantes, environ 10,000 palmiers, 600 habitants. Koubba de Sidi Ahmed Tedjini.

Les Arbaouat (Arba, piton) : Arba-Foukani (150 hab.) et Arba-Tahtani (300 hab.), cultures de palmiers, grenadiers, figuiers, pêchers, etc. Tous ces villages sont affreusement misérables, population chétive, étiolée par la vie déprimante des ksour.

El-Abiod Sidi Cheikh : cinq ksour groupés autour de la koubba de Sidi Cheikh 1, un des centres dé l'insurrection de 1881. La koubba a été détruite par le colonel de Négrier pendant l'insurrection dé 1882, et les ossements du marabout transportés à Géryville. Elle a été reconstruite depuis, et les restes du marabout ont été rapportés. Elle redevient le lieu de pèlerinage dés Sahariens, dont les dons reconstitueront rapidement ses richesses. A el-Abiod s'organisent les caravanes des Trafi et des Hamian pour le voyage annuel du Gourara ; ils viennent implorer la protection du Saint avant d'entreprendre leur pénible voyage; c'est une des raisons de l'importance requise par celte oasis.

L'oued Seggueur reçoit ses premières eaux du plateau d'Aouinet bou Beker (1360m), au pied des montagnes du Ksel,

1 Voir au chapitre des confréries religieuses.

 
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