Pages précédentes GÉOGRAPHIE MILITAIRE  LIVRE VI ALGÉRIE et TUNISIE Pages suivantes
 - 94 -  Retour page Table des matières  - 95 -
   
  

Les limites territoriales ne sont pas mieux fixées. On s'est borné à énumérer les tribus et les ksour qui appartiennent à l'une et à l'autre puissance.
Il résulte de ces singulières conventions que la France est autorisée à poursuivre ses sujets rebelles au delà des ksour qui appartiennent au Maroc, mais qu'on ignore souvent si l'ennemi que l'on poursuit relève de la France ou du Maroc. Des complications fréquentes ont été la conséquence de cet état de choses.

Il faut ajouter que, par suite de l'instabilité de la politique suivie à leur égard, nous sommes fréquemment en état d'hostilité avec les Cheraga comme avec les Gharaba.

Les premières relations avec les Oulad Sidi Cheikh datent de 1845, époque à laquelle le colonel Géry conduisit une colonne de reconnaissance dans le Sud-Oranais.
Les ksour étaient alors assez florissants. Ils avaient pour chefs Si Hamza, qui commandait dans la région d'el-Abiod, et Ben Tayeb, qui commandait dans la région de Figuig.

Des relations d'amitié furent établies avec eux. Sept ans plus tard, par un coup de main hardi, Si Hamza, dont on croyait avoir à se plaindre, était enlevé an milieu de ses goums et conduit par surprise à Alger.

Notre prestige était alors si grand que Si Hamza accepta le titre de khalifa des populations sahariennes.

Il combattit dès lors avec fidélité pour notre cause, étendit son autorité et la nôtre jusqu'à Ouargla 1. Ce fut pour l'appuyer et pour le surveiller tout en même temps, que la. construction de la redoute de Géryville fut décidée en 1853.

1 voir plus foin le Précis historique.

    

 

   

La puissance de Si Hamza grandissait chaque jour ; c'est avec « un luxe tout asiatique, et une magnificence imposante » 1, qu'il venait, en 1858, à la tête de ses brillants cavaliers; au-devant de la colonne du général Durrieu. Cette puissance porta ombrage.
« On regretta peut-être d'avoir investi un Arabe d'un aussi grand commandement. On oublia que, d'un autre côté, nous avions le plus grand besoin d'un voisin et d'un allié puissant, autant pour garder notre frontière que pour servir d'intermédiaire entre nous et les tribus plus éloignées. »

On traita dès lors le grand chef avec moins d'égards. Sa fidélité ne se démentit pas cependant, jusqu'au moment où il mourut da choléra, à Alger, en 1861 . Son fils et l'héritier de sa puissance, Bon Beker, mourut également, l'année suivante à Alger; dès lors, semblent rompus les liens qui attachaient cette grande famille à notre service.
Des froissements dans les rapports avec les bureaux arabes achevèrent leur désaffection, et le deuxième fils, Si Sliman, leva l'étendard de la révolte.

Il vint attaquer, à Aouinet Bou Beker, une petite colonne conduite par le lieutenant-colonel Beauprêtre, commandant supérieur du cercle de Tiaret, et la détruisit complètement (8 avril 1864). Lui-même fut tué.

Le commandement passa successivement aux mains de ses frères, Mohammed et Ahmed, qui moururent en 1865 et en 1867, et ensuite à Si Kaddour, qui est actuellement encore, le chef militaire, tandis que son neveu, Si Hamza, est l'héritier de l'autorité religieuse.

La soumission de la région des ksour des Oulad Sidi Cheikh n'a eu lieu qu'à la suite des expéditions

1 Perrot, De Géryville à Figuig.

 
Pages précédentes   Retour page Table des matières   Pages suivantes