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Les limites territoriales ne sont pas
mieux fixées. On s'est borné à énumérer les tribus et les ksour
qui appartiennent à l'une et à l'autre puissance.
Il résulte de ces singulières conventions que la France est
autorisée à poursuivre ses sujets rebelles au delà des ksour qui
appartiennent au Maroc, mais qu'on ignore souvent si l'ennemi que
l'on poursuit relève de la France ou du Maroc. Des complications
fréquentes ont été la conséquence de cet état de choses.
Il faut ajouter que, par suite de
l'instabilité de la politique suivie à leur égard, nous sommes
fréquemment en état d'hostilité avec les Cheraga comme avec les
Gharaba.
Les premières relations avec les Oulad
Sidi Cheikh datent de 1845, époque à laquelle le colonel Géry
conduisit une colonne de reconnaissance dans le Sud-Oranais.
Les ksour étaient alors assez florissants. Ils avaient pour chefs
Si Hamza, qui commandait dans la région d'el-Abiod, et Ben Tayeb,
qui commandait dans la région de Figuig.
Des relations d'amitié furent établies
avec eux. Sept ans plus tard, par un coup de main hardi, Si Hamza,
dont on croyait avoir à se plaindre, était enlevé an milieu de
ses goums et conduit par surprise à Alger.
Notre prestige était alors si grand que
Si Hamza accepta le titre de khalifa des populations sahariennes.
Il combattit dès lors avec fidélité
pour notre cause, étendit son autorité et la nôtre jusqu'à
Ouargla 1. Ce fut pour l'appuyer et pour le surveiller
tout en même temps, que la. construction de la redoute de
Géryville fut décidée en 1853.
1 voir plus
foin le Précis historique.
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La puissance de Si Hamza grandissait chaque jour ; c'est avec « un
luxe tout asiatique, et une magnificence imposante » 1,
qu'il venait, en 1858, à la tête de ses brillants cavaliers;
au-devant de la colonne du général Durrieu. Cette puissance porta
ombrage.
« On regretta peut-être d'avoir investi un Arabe d'un aussi grand
commandement. On oublia que, d'un autre côté, nous avions le plus
grand besoin d'un voisin et d'un allié puissant, autant pour
garder notre frontière que pour servir d'intermédiaire entre nous
et les tribus plus éloignées. »
On traita dès lors le grand chef avec moins d'égards. Sa
fidélité ne se démentit pas cependant, jusqu'au moment où il
mourut da choléra, à Alger, en 1861 . Son fils et l'héritier de
sa puissance, Bon Beker, mourut également, l'année suivante à
Alger; dès lors, semblent rompus les liens qui attachaient cette
grande famille à notre service.
Des froissements dans les rapports avec les bureaux arabes
achevèrent leur désaffection, et le deuxième fils, Si Sliman,
leva l'étendard de la révolte.
Il vint attaquer, à Aouinet Bou Beker, une petite colonne conduite
par le lieutenant-colonel Beauprêtre, commandant supérieur du
cercle de Tiaret, et la détruisit complètement (8 avril 1864).
Lui-même fut tué.
Le commandement passa successivement aux mains de ses frères,
Mohammed et Ahmed, qui moururent en 1865 et en 1867, et ensuite à
Si Kaddour, qui est actuellement encore, le chef militaire, tandis
que son neveu, Si Hamza, est l'héritier de l'autorité religieuse.
La soumission de la région des ksour des Oulad Sidi Cheikh n'a eu
lieu qu'à la suite des expéditions
1 Perrot, De Géryville à Figuig. |
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