offensive : il est contraint de
se replier sur Dellys.
Grâce au voisinage d'Alger, cette affaire est
immédiatement connue du Gouverneur, et l'importance qu'il
attache aux moindres apparences de revers en Kabylie, le
décide à s'y rendre lui-même, accompagné de quelques
renforts. Le 27 octobre, il se trouve en face des positions
où le combat qui vient d'être décrit s'était livré dix
jours auparavant.
Le bruit avait couru que l'ennemi nous y attendait de
nouveau ; mais on le trouva seulement une lieue plus loin,
dans un site encore plus difficile, retranché derrière des
parapets en pierre sèche, le long des crêtes rocheuses et
boisées qui dominent le village d'Abbizar. Ses forces ne
montaient pas au-delà de trois mille hommes, la présence de
notre cavalerie l'ayant privé de plusieurs contingents, qui
ne pouvaient opérer leur jonction qu'en traversant des
localités où une charge était exécutable.
Toutefois, le Maréchal jugeait les obstacles matériels si
grands, qu'il déclara sortir, en s'y heurtant, des vrais
principes de la guerre pour obéir à une nécessité
politique, celle de convaincre les Kabyles qu'aucune de leurs
retraites ne nous était inaccessible. Le convoi fut massé
dans un entonnoir couvert par des rochers que nos tirailleurs
occupèrent avec l'appui de deux bataillons : l'infanterie
déposa ses sacs.
Cette fois la disproportion numérique étant moins forte,
l'attaque se proposa de déborder tout à la fois les ailes et
d'écraser directement un point de la ligne. Le colonel Gachot,
avec deux bataillons et deux obusiers, de montagne, est
dirigé de manière à tourner la gauche des Kabyles. Le
colonel Blangini, avec son régiment, deux obusiers et la
cavalerie, aux ordres du colonel Jusuf, opère un mouvement
semblable contre la droite ennemie, pendant que le Maréchal
lui-même se propose de l'aborder de front. Quatre pièces de
montagne commencent en effet
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