La campagne du Maroc, qui devait
fournir la page la plus populaire de nos fastes algériennes,
avait distrait une partie des forces habituellement réunies
dans la province du centre. Dans le double but d'imposer aux
Kabyles et d'ouvrir vers leur pays une route devenue
indispensable, on avait laissé devant eux trois bataillons
qui, tout en se livrant aux travaux, occupaient le col des
Beni-Aïcha. Mais le mouvement d'un effectif assez
considérable sur l'ouest n'avait pu demeurer secret.
Aussi les éternels agitateurs de la Grande Kabylie ne
tardèrent pas à renouveler leurs efforts. Avec l'aide de
quelques pillards enrôlés dans les hautes montagnes,
Ben-Salem, Bel-Kassem-ou-Kassy tentèrent plusieurs coups de
main sur les tribus nouvellement soumises ; celles-ci leur
opposèrent une ligne offensive ; leurs contingents surprirent
et pillèrent la petite smala de Ben Salem.
Toutefois l'agitation s'accrut : son foyer principal se
fixa chez les Flisset-el-Bahr et les Beni-Djenad, fortes
tribus situées sur le bord de la mer. La précédente
expédition avait laissé leur territoire |