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Il venait d'assister, siégeant à côté même du Gouverneur, au démembrement solennel du khalifat de Ben-Salem, à la déchéance absolue d'Abd-el-Kader dans l'est. C'était un baume souverain pour ses anciennes blessures d'amour-propre, et on l'entendait répéter : " Actuellement je puis mourir ; j'ai vaincu mes ennemis! "
 
 

 

 
    

 

   
 
 
 

CHAPITRE X.

 

 
LUTTE
D'ABD-EL-KADER ET DES FRANÇAIS
dans la Grande Kabylie.
 

 
I. Affaires d'octobre 1844. - II. Agitation de 1845. - III. Retour et fuite d'Abd-el-Kader.
 
La campagne du Maroc, qui devait fournir la page la plus populaire de nos fastes algériennes, avait distrait une partie des forces habituellement réunies dans la province du centre. Dans le double but d'imposer aux Kabyles et d'ouvrir vers leur pays une route devenue indispensable, on avait laissé devant eux trois bataillons qui, tout en se livrant aux travaux, occupaient le col des Beni-Aïcha. Mais le mouvement d'un effectif assez considérable sur l'ouest n'avait pu demeurer secret.

Aussi les éternels agitateurs de la Grande Kabylie ne tardèrent pas à renouveler leurs efforts. Avec l'aide de quelques pillards enrôlés dans les hautes montagnes, Ben-Salem, Bel-Kassem-ou-Kassy tentèrent plusieurs coups de main sur les tribus nouvellement soumises ; celles-ci leur opposèrent une ligne offensive ; leurs contingents surprirent et pillèrent la petite smala de Ben Salem.

Toutefois l'agitation s'accrut : son foyer principal se fixa chez les Flisset-el-Bahr et les Beni-Djenad, fortes tribus situées sur le bord de la mer. La précédente expédition avait laissé leur territoire 

 
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