et beaucoup vinrent achever
le pillage de son goum en déroute ; il fallut même
l'intervention des marabouts pour lui faire restituer ces
dernières prises. A bien juger les choses, il ne s'était
guère prononcé jusqu'alors de l'un ou de l'autre côté, que
des chefs déjà compromis, ou, dans les classes inférieures,
de ces gens mal famés, toujours prêts à saisie une occasion
de brigandage.
Dès le premier moment, Abd-el-Kader s'était enfui chez
les Mâtekas. Il tenta des efforts suprêmes pour déterminer
un mouvement parmi eux, parmi les Flittas et les Beni-Raten.
Il n'en put rien obtenir qu'un aveu très-formel de la
politique expectante dont nous avons parlé plus haut. "
Nous voulons bien être avec toi, lui disaient-ils, notre
conduite antérieure l'a prouvé. Mais il faudrait que tu
fusses en état de nous défendre contre les armées des
chrétiens. Tu t'en faisais fort autrefois ; à l'occasion,
quelle aide nous as-tu prêtée? "
Et comme l'émir allait s'épuiser en promesses pour
l'avenir, ils ajoutèrent : " Nous ne croyons plus
maintenant qu'à des faits positifs. Va combattre les
chrétiens, et si tu rentres victorieux, nous marcherons sous
ton drapeau. "
Ainsi posée, la question se trouvait presque résolue ; et
d'ailleurs, avant peu, l'émir allait être mis en de meure
d'accepter ou de fuir publiquement la lutte.
Dans le cours des évènements rapides qui viennent d'être
racontés, nous n'avons encore vu figurer devant lui que la
petite colonne du Corso ; mais d'autres corps, lancés à la
hâte par celui qui dirigeait tout l'ensemble de la guerre,
commençaient à entrer en ligne.
Au premier soupçon de la pointe vers l'est, le Maréchal
avait fait partir, sous les ordres du lieutenant colonel
Maissiat, deux
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