en ces termes :
" Je suis venu, rempli d'intentions pacifiques, vous
offrir l'ordre et la prospérité. Quelques-uns d'entre vous
m'ont accueilli de suite, d'autres ont voulu me repousser. A
ceux-là j'ai rendu guerre pour guerre, vous savez ce qui en
est arrivé. Je serais en droit de les punir ; mais le roi des
Français, que je représente, est grand et miséricordieux.
Voici quelle est sa volonté :
" Vous ouvrirez librement au commerce, aux chrétiens
comme aux musulmans, le parcours de toutes vos routes,
notamment celle de Bougie à Sétif. Les tribus répondront de
tous les méfaits qui se raient commis sur leur territoire ;
elles y veilleront par des postes.
" Vous fournirez des moyens de transport à nos
colonnes, toutes les fois que vous en serez requis ; vous
paierez un impôt modéré, dont le montant pour chaque tribu
est déjà fixé : le premier semestre devra être acquitté
de suite, au plus tard dans le délai d'un mois.
" Il vous est interdit de faire la guerre entre vous.
L'autorité française jugera tous vos différends, comme elle
punira tous les perturbateurs.
" Écartez avec soin Abd-el-Kader et les chérifs qui
vous prêchent la guerre ; car ils empêcheraient l'effet de
nos bonnes intentions envers vous.
"Nous n'occuperons pas votre pays, nous ne garderons
pas vos routes ; mais nous viendrons de temps en temps vous
visiter, avec une armée comme celle-ci, et alors nous
châtierons ceux qui se seraient rendus coupables de la plus
légère infraction. "
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