communications fréquentes
établies pendant deux jours avec les tolbas qui l'habitent,
nous fournirent sur son compte un recueil de détails
matériels et de légendes religieuses dans lequel nous allons
choisir.
La zaouïa de Sidi-ben-Ali-Chérif, renferme trois tombeaux
que les Kabyles et même les Arabes viennent visiter de fort
loin. Ces tombeaux sont : celui du fondateur de
l'établissement, Sidi Mohammed-ben-Ali-Chérif ; celui de
Sidi-Saïd, dont les descendants sont aujourd'hui
dépositaires du pouvoir, et celui du fameux marabout de Milah,
qu'on nommait Cheïkh-el Tounezy.
L'autorité suprême est passée par extinction dans la
famille de Si-Saïd, dont la sainteté justifia hautement
cette faveur. Il devint lui-même un objet de récits
merveilleux ; la voix d'en haut lui dit un jour : "
Parle, que désires-tu ? Tes souhaits seront accomplis. Veux-tu
cinq enfants mâles et cent tolbas qui fassent honneur à ta
maison et à la zaouïa.
" - Non, répondit le marabout ; mais donnez à chacun
de mes successeurs un enfant mâle seulement et cinq cents
tolbas distingués : je serai satisfait. "
Depuis ce temps, le peuple reste convaincu que les chefs de
la zaouïa doivent avoir tous un fils, mais un seul, et
jusqu'ici cela s'est vérifié.
Une prescription singulière est imposée par le fondateur
de l'établissement à tous les chefs qui lui succèdent. Elle
leur interdit de quitter le territoire du petit état : la
crête des montagnes au nord, la rivière au sud, sont pour
eux des limites infranchissables, sous les peines les plus
terribles, car il n'y va pas de moins que la ruine de la
zaouïa, dont l'orgueil et les mauvaises passions du
contrevenant deviendraient la cause infaillible. On raconte à
ce
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