L'Arabe a le visage ovale et le
cou long. Le Kabyle au contraire, a le visage carré; sa tête
est plus rapprochée des épaules.
L'Arabe ne doit jamais faire passer le rasoir sur sa
figure. Le Kabyle se rase jusqu'à ce qu'il ait atteint vingt
à vingt-cinq ans ; à cet âge, il devient homme et laisse
pousser sa barbe. C'est l'indice du jugement acquis, de la
raison qui devient mûre.
L'Arabe se couvre la tête en toute saison, et, quand il le
peut, marche les pieds chaussés. Le Kabyle, été comme
hiver, par la neige ou le soleil, a toujours les pieds, la
tête nus. Si par hasard on en trouve chaussé, c'est
accidentellement et d'une simple peau de bête fraîchement
abattue. Ceux qui avoisinent les plaines portent quelquefois
le chachia. Le Kabyle a pour tout vêtement la chelouhha,
espèce de chemise de laine qui dépasse du genoux et coûte
de sept à huit francs ; il garantit ses jambes avec des
guêtres sans pied, tricotées en laine, que l'on appelle bougherous.
Pour le travail, il met un vaste tablier de cuir, coupé comme
celui de nos sapeurs. Il porte le burnous quand ses moyens le
lui permettent; il le garde indéfiniment, sans aucun souci de
ses taches, ni de ses déchirures ; il l'a tenu de son père,
il le lègue à son fils.
L'Arabe vit sous la tente ; il est nomade sur un territoire
limité. Le Kabyle habite la maison, il est fixé au sol. Sa
maison est construite en pierres sèches ou en briques non
cuites, qu'il superpose d'une façon assez grossière. Le toit
est couvert en chaume, en tuiles chez les riches. Cette
espèce de cabane s'appelle tezaka. Elle se compose
d'une ou de deux chambres. Le père, la mère et les enfants
occupent une moitié du bâtiment, à droite de la porte
d'entrée. Ce logement de la famille se nomme âounès.
L'autre partie de la maison, que l'on appelle âdaïn.
située à gauche, sert d'étable, d'écurie pour le bétail
et les chevaux. Si l'un des fils de la maison se marie et doit
vivre en ménage, on lui bâtit son logement au-dessus.
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