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- Le droit, c'est-à-dire, le commentaire du
Koran au point de vue légal, par sidi Khelil , qui fait
foi dans tout le rite Maleki, et, en conséquence, chez
les Arabes.
- Les conversations du Prophète (hadite sidna Mohammed).
- Les commentaires sur le Koran (tefessîr-el-Koran),
c'est-à-dire, l'interprétation du texte saint. On compte
sept à huit commentaires ayant autorité El Khazin est le
plus estimé.
- L'arithmétique (haçal eb ghrobari): la
géométrie (haçab el-member) ; l'astronomie (aem-el-faleuk).
- Enfin, la versification (Alem-el-Aaroud). Presque
tous les tolbas sont poètes.
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Les différentes zaouïas
nourrissent entr'elles des dissidences et des rivalités
universitaires; l'opinion les classe, l'esprit de corps s'en
mêle, un taleb n'émigrerait point de la sienne dans une
autre : il n'y serait pas même accueilli.
Les zaouïas les plus fameuses sont :
Sidi Ben-Ali-Chérif (chez les Ioullen ).
Sidi Moussa Tinebedar (chez les Beni Ourghlis ).
Sidi Abd-er-Rahman (près de Bordj et Boghni ).
Sidi Ahmed-Ben-Driss (chez les Ayt-Iboura ).
Celles-là comptent un personnel considérable. Sidi
Ben-Ali-Chérif, par exemple, renferme en permanence deux ou
trois cents tolbas et élèves, avec un nombre variable de
passagers, dont la moyenne journalière peut être évaluée
à plus d'un cent, et le maximum au quadruple.
Les zaouïas sont donc, à proprement parler, des
institutions de bienfaisance ; elles fournissent
l'hospitalité gratuitement, l'éducation presque pour rien ;
elles le font sur une vaste échelle et nécessairement à
grands frais. En quoi consistent leurs ressources ?
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Les zaouïas sont un objet de
vénération particulière pour le peuple. C'est là que les
Kabyles provoquent le serment, lorsqu'ils ont quelques
réclamations, ou quelque discussion à propos de dettes,
vols, etc. Les Kabyles, sur lesquels viennent fondre plusieurs
malheurs, s'y rendent de très-loin en pèlerinage, pour
demander à Dieu, par l'intermédiaire des saints marabouts,
la fin des maux qui les affligent. La mère qui ne peut
élever ses enfants, qui les voit mourir en bas âge, vient
prier Dieu de les lui conserver. La femme stérile, s'y fait
conduire par son père ou son mari, espérant la grâce d'une
postérité.
La mosquée de Koukou est la plus renommée pour les
miracles de ce dernier genre. On les attribue au bâton de
Sidi Ali-Taleub, que la femme stérile doit agiter eu tous
sens, dans un trou pratiqué au milieu même de la mosquée.
On en frotte également le dos des malades pour les guérir.
D'après la tradition, Sidi Ali-Taleub n'avait qu'à mettre en
joue son ennemi, avec ce bâton merveilleux ; pour le faire
tomber raide mort. Les malades emploient aussi, comme remède,
la pierre du tombeau sacré qu'ils broient et qu'ils avalent.
Les croyances superstitieuses varient pour chaque zaouïa.
Dans les époques de sécheresse, autour de toutes
indistinctement, on fait de grandes processions pour demander
la pluie. (Frappant rapport avec nos Rogations!) Enfin,
quoique chaque tribu ait sa mosquée, les gens religieux ne
manquent jamais d'aller faire leur prière du vendredi dans la
zaouïa la plus proche.
Celle-ci reçoit, dès lors, une portion de l'achour et de
la zekkat dévolus aux mosquées. En outre, elle a certaines
tribus du voisinage qui se sont déclarées ses serviteurs,
et tiennent à honneur de lui faire des présents (ziarak)
; elles lui apportent continuellement de l'huile, du miel, des
raisins secs; des figues, des poules, etc.. ; elles envoient
des moutons, des chèvres, quelque fois même de l'argent.
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