guerriers kabyles à venir
engager sur nos derrières une vive fusillade.
Toutefois, comme la retraite en échelons s'effectuait avec
ordre et sous la protection de l'artillerie, on n'eût
éprouvé presqu'aucune perte sans la méprise de deux
compagnies du bataillon d'Afrique, qui se compromirent
elles-mêmes. Malgré tout, il n'y eut que vingt-deux blessés
; l'ennemi en compta davantage, et d'ailleurs un grand
résultat était atteint , celui de faire comprendre que tous
les villages kabyles situés dans un rayon de plusieurs
lieues, se trouvaient réellement à notre discrétion.
Malheureusement, les choses ne furent pas vues ainsi
d'Alger : l'opération y fut peu accueillie, comme trop
excentrique et n'ayant pas un but assez déterminé. Ce
jugement sévère dut empêcher d'autres tentatives analogues.
On ne peut s'empêcher de remarquer ici l'influence des temps
: aujourd'hui de semblables démonstrations encourraient le
reproche contraire, celui d'une excessive timidité ;
aujourd'hui l'on s'étonnerait qu'une garnison pouvant mettre
habituellement 5,000 hommes sous les armes, fût serrée de si
près par des tribus kabyles qui même dans leurs plus forts
rassemblements, ne lui auraient jamais opposé plus de 4,000
à 4,500 fusils.
Les mois de janvier, février, mars 1835, ne furent
signalés par aucun évènement militaire. Un hiver rigoureux
paralysait de chaque côté toutes les résolutions, et ce fut
seulement au 1er mars, que le colonel Duvivier trahit sa
volonté persévérante de dominer la plaine, par un grand
déboisement qu'il ordonna jusque vers les hauteurs du col, et
par l'ouverture d'un grand nombre de passages dans les ravins
ou les fourrés. Au reste, les projets que semblaient annoncer
de semblables préparatifs, restèrent ignorés, car un
incident imprévu vint mettre fin au commandement de cet
officier.
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