Malgré la distinction qui vient
d'être établie entre les Ameraouas, le soff de Taourga et
celui du Haut Sebaou, presque toujours ils font cause commune
en semble. Depuis une dizaine d'années, les uns et les autres
reconnaissent une même influence, celle de Bel-
Kassem-ou-Kassy (1).
Bel-Kassem-ou-Kassy, dont la famille originaire des
Beni-Ouaguenoun jouit d'une considération très-ancienne, se
trouve réunir ainsi sous son autorité
cent-quatre-vingt-dix-sept villages et 21,400 fusils. Il passe
chez les Kabyles pour un homme très-brave et très juste.
S'il eût joint à ces éléments de puissance celui
d'appartenir à la noblesse religieuse, nul doute que le
premier rôle dans la lutte contre les chrétiens ne lui eût
été dévolu. Mais nous le verrons au contraire, en pareille
occurrence, décliner cet honneur et s'effacer devant un
marabout.
Il convient de citer encore, dans cette région,
Aômar-ben-Maby-ed-din comme un chef de haute importance.
Deux confédérations, les plus sauvages et les moins
accessibles de toutes confinent à la précédente. La
première, assez faible, occupe tout le reste du littoral
jusqu'aux environs de Bougie ; elle renferme quarante-deux
villages et 1,710 fusils ; elle reconnaît l'autorité de Sid
Mohammed-ou-Cheikh, appartenant à la tribu des
Oulad-Sidi-Ahmed-bou-Youssef.
La seconde est celle des Zouaouas ou Gaouaouas. Montagnards
parmi les montagnards, ils garnissent tous les coins de terre
productive ou habitable, disséminés dans la cime rocheuse du
Jurjura. Quatorze tribus, dont trois ou quatre seulement
dépassent 1,000 fusils, en offrent un total de 9,950 et la
nature des lieux ajoute infiniment à cette force déjà
respectable. Comme ce sont à coup sûr les Kabyles les moins mêlés,
leur nom sert
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