Le père de Sid Hamed-ben-Salem,
se nommait Si Salem-ben-Maklouf. C'était un homme très-pieux
; il s'était acquis l'affection d'Hussein-Dey, dernier pacha
d'Alger, qui l'avait entouré d'honneurs et de considération,
jusqu'à lui donner le droit de gracier les criminels qui
auraient le bonheur de faire sa rencontre par hasard en
marchant au supplice. On conçoit qu'il était facile de venir
en aide à ce hasard.
Un Musulman n'aurait pas juré en vain par le tom beau de
Ben-Salem, et la bénédiction de Ben-Maklouf était
recherchée comme une précieuse faveur. Cependant il avait
des ennemis ; car, après la chute des Turcs, on profita
contre lui des désordres qui s'élevèrent principalement
dans cette portion de Kabylie contiguë à la Mitidja, et Sidi
Salem-ben-Maklouf périt assassiné par un autre marabout, Sid
Hamed-ben-Tahar.
Notre énumération des groupes kabyles va se trouver close
par ceux qui ont figuré comme acteurs principaux dans les
agitations de ces derniers temps. Au nord du vaste territoire
où commandent les Ben-Salem, nous trouvons le soff énergique
des Flisset-oum-el-lil, avec sa puissante famille des
Ben-Zamoun ; au sud, la région de Hamza, gouvernée par les
Ben-Mahy-ed-Din.
Flisset-oum-el-lil signifie les Flissas enfants de
la nuit. Ils furent ainsi nommés, dit-on, depuis qu'ils
eurent détruit plusieurs camps turcs par des combats de nuit
très-audacieux. Cette tribu domine entièrement la
confédération qu'elle forme avec ses voisins les Beni
Khalfoun, les Nezlyouas et quatre autres fractions beau coup
moins importantes. Ses villages sont au nombre de
cent-quarante-six en tout et peuvent mettre sous les armes
6,260 guerriers.
Les Ben-Zamoun, leurs chefs, passent pour des douaoudas,
gentilhommes (gentiles homines, gens de la première invasion
arabe). Ils étaient fixés du côté de Kairouan, et
tirent leur nom
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