moucherons, et que de lions ont
été tués par le dab (1) !
" Sachez bien que si je ne m'étais opposé aux
empiétements des Français, si je ne leur avais fait
connaître leur impuissance, depuis longtemps déjà ils
auraient nagé jusqu'à vous comme une mer en furie, et vous
auriez vu alors ce que n'ont jamais vu ni les temps passés,
ni les temps présents. Ils n'ont quitté leur pays que pour
conquérir et faire esclave le nôtre. Je suis l'épine que
Dieu leur a placée dans l'œil, et si vous m'aidez, je les
jetterai dans la mer.
Dans le cas contraire, ils vous aviliront. Rendez moi donc
des actions de grâces de ce que je suis l'ennemi mortel de
votre ennemi. Réveillez-vous de votre apathie, et, croyez-le,
je n'ai rien plus à cœur que le bonheur et la prospérité
des Musulmans. Je n'exige de vous, pour triompher des
infidèles, qu'obéissance, accord et marche conforme à notre
sainte loi ; comme je ne vous demande, pour soutenir mes
armées, que ce qui vous est ordonné par Dieu, le maître du
monde.
Obéissez donc à Ben-Salem ; il sera pour vous la boussole
qui vous indiquera le bien. Je prends Dieu à témoin de la
vérité et de la sincérité de mes paroles ; si elles n'ont
pu trouver le chemin de vos cœurs, vous vous en repentirez un
jour, mais d'un repentir inutile. C'est par la raison et non
par la violente que j'ai voulu vous convaincre, et je prie le
Tout-Puissant qu'il vous éclaire et vous dirige. Je ne suis
venu vous trouver qu'avec une poignée de monde, parce que je
vous croyais des hommes sages, capables d'écouter les avis de
ceux qui ont vu ce que vous n'avez pu voir ; je me suis
trompé, vous n'êtes que des troncs noueux et inflexibles.
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