l'investiture comme agha des
Flissas, des Mâtekas, Beni-Khalfoun, Nezlyouas, Guech toulas,
Oulad-el-Aziz, etc.
En réalité, toutes ces tribus belliqueuses se levaient à
sa voix, et sa soumission introduisait l'émir dans la haute
région des montagnes. Aussi, ce dernier comprit de quels
ménagements il devait entourer un pareil serviteur, et
Ben-Salem reçut l'instruction de ne jamais rien tenter en
Kabylie sans l'avoir consulté. Ces adhésions n'ajoutaient
pas beaucoup, dans le présent, aux forces de l'émir ; car il
était bien évident qu'en fait de guerriers et d'impôts, il
faudrait demander à de telles tribus seulement ce qu'elles
voudraient bien fournir; mais sa puissance en recevait, aux
yeux des Arabes, un éclat extraordinaire. Il s'en remettait
d'ailleurs à la politique et au temps, du soin de fortifier
et de faire grandir son autorité naissante.
Enfin, le gouvernement de Ben-Salem fut complété par un
remaniement : Abd-el-Kader détacha l'aghalik des Beni-Slyman
du beylik de Médéah, et l'adjoignit au Sebaou. Plusieurs
raisons justifiaient cette mesure d'abord elle s'accordait
mieux avec l'esprit des populations ; en outre, elle
arrondissait le commandement de Ben-Salem ; elle lui apportait
même, eu égard à la soumission plus positive de cette
contrée, un appui tout-à-fait indispensable, dans le cas où
ses ordres se raient méconnus ailleurs : mais le principal
motif était celui des convenances personnelles. On se
souvient de l'animosité survenue entre le bey de Médéah et
l'agha des Beni-Slyman, Ben Mahy-ed-Din ; il paraissait
indubitable que ce dernier rendrait de meilleurs services,
sous les ordres d'un nouveau chef dont il n'avait encore reçu
aucun sujet de plainte.
Ces dispositions prises, et après avoir prescrit
l'établissement d'un poste à Bordj-Sebaou, pour surveiller
les chrétiens, Abd-el-Kader recommanda encore une fois aux
différents aghas, d'accorder aide et obéissance à son
khalifa Ben-Salem ; puis il
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