....... Vous dites que ce jeune
homme sera rendu aussitôt que nous viendrons nous-mêmes, et
qu'il se trouve en France avec le fils de Ben-Allal. Oui, tous
deux sont livrés à l'impiété. Louange à Dieu de cela ! un
seul vaut mieux que tous. Que celui-là vive jusqu'à sa mort
entre les mains de l'infidèle. Son absence ne fait pas un
vide sensible au milieu de la famille, et elle sert de leçon
à tous. "
....... Comment est-il possible que vous ayez confiance
dans le chrétien ? Un jeune enfant se réfugie chez lui dans
le désir d'échapper à l'école et de se livrer à ses
goûts ; il en fait un prisonnier. Dieu lui-même a conduit
cet évènement. L'étourdi s'en fuyait pour avoir le plaisir
de monter à cheval, et on lui donne pour cheval un bâtiment
qu'il monte tout en pleurs ; il a fui la lecture du Koran, on
lui fait lire l'Évangile. Ne parlez plus de cet enfant, n'y
pensez plus, faites comme s'il était mort. Il l'est
réellement pour nous. Lorsqu'il se trouvait à Alger, nous
étions malades de dépit. Chacun disait : Ben-Salem a envoyé
son fils à Alger afin de négocier l'aman ; et Ben-Salem
avait beau protester, on ne le croyait pas. Mais à la
nouvelle de cette déportation, on est venu de tous côtés
dire à mon frère : Pardonnez-nous, seigneur, nous avons
douté de vous. Et lui a répondu : Maintenant, qu'il est loin
d'ici, mon âme est soulagée de ses souffrances. Nos
ancêtres ont traversé de semblables épreuves pour la foi.
"
........ Lorsque son fils prit la fuite, tous les musulmans
supposèrent que cela s'était fait par son ordre, et il en
eut le cœur blessé. Après l'envoi du fugitif en France, il
leur dit : Voyez, hommes légers, comment sont traités ceux
qui se rendent aux infidèles. Mon fils est un fou, il s'est
laissé séduire par le démon, et Dieu l'a puni. N'ayez donc
aucune confiance dans la parole des impies.
....... Quant à mon neveu, employez tout votre crédit
pour le
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