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« La source de la petite rivière de Touvre, dans le voisinage, me rappelle,
pour l'abondance et la limpidité des eaux, celle de Vaucluse; et les grottes
de Rancogne me présentèrent des excavations plus vastes et des stalactites
non moins pittoresques que celles d'Arcy.
« Je défie de manger de meilleures volailles truffées, et du mouton plus
succulent que dans la ville de Barbizieux, qui compte au plus 2500 âmes.
« Cubzac, village de 40 maisons , est intéressant par sa position sur la rive
droite de la Dordogne, qui est aussi large que la Garonne à Bordeaux, et porte
vaisseaux. S'il était dans le voisinage de Bordeaux et de Libourne, il
deviendrait une ville de grande importance, tandis qu'aujourd'hui c'est
simplement un entrepôt pour les vins et autres produits du midi, que le
commerce de Bordeaux expédie pour Paris et les villes du Nord. Les vaisseaux
doublent la pointe du Bec d'Ambez (on nomme ainsi la pointe de terre qui sépare les rivières à leur confluent) et viennent se décharger à
Cubzac. On doit y construire incessamment un pont.
« Je passai la Dordogne en bac; une route magnifique me conduisit à travers
un paysage enchanteur aux bords de la Garonne, que je franchis sur un pont
superbe, dont la construction date de la fin du règne de Napoléon. J'étais
à Bordeaux, après une route de 155 lieues.
« A un second voyage de Paris à Bordeaux, je passai, comme dans le premier,
par la ville
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d'Orléans, je laissait à droite la route qui conduit à Blois,
et traversant la Loire sur le pont nouveau, je vins passer le
Loiret, petite rivière de trois lieues de cours, navigable dès sa
source.
Avant d'arriver à Vierzon, je me détournai de six lieues de mon
chemin, pour visiter Romorantin, ville de 7000 habitans, sur les
bords de la Sandre, où sont des fabriques de drap qui emploient
toutes les laines de la contrée; elle possède aussi des tanneries
importantes.
« Vierzon, au confluent du Cher et de l'Yèvre, fait un grand
commerce de laines, de fer et de porcelaine; j'y visitai de superbes
forges: la population est de 6000 habitans.
« Je ne mentionne la petite ville de Vatan, qu'à cause de son
voisinage du château de Valençay, propriété de M. de Talleyrand,
et que celui-ci mit à la disposition de Napoléon, pour servir de
prison au roi d'Espagne, Ferdinand VII, qui n'était à cette
époque que prince royal.
« Châteauroux, située au milieu de belles prairies, arrosées par
l'Indre, compte 9000 habitans, et reçoit son nom du château qui
domine la ville à l'une de ses extrémités, et dont la
construction remonte à 950. Avant l'introduction des mérinos, les
laines de Châteauroux passaient pour les plus belles de France. Ses
manufactures de drap rivalisent avec celles de Sedan et d'Elbeuf; le
fer de ses environs est d'une qualité supérieure. La fonderie de
Clavière emploie jusqu'à 500 ouvriers.
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