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parler de Reims ne songe aussitôt au sacre des rois de France, et à la sainte
ampoule, apportée tout exprès du ciel par un ange, à ce que dit la chronique
de l'époque, qui raconte bien d'autres choses encore tout aussi miraculeuses.
La cathédrale où se faisaient ces sacres, est une des plus magnifiques
constructions gothiques; son portail est célèbre surtout par la rose en
vitraux, que l'on voit au-dessus de trois portes d'entrée, et qui offre un
ouvrage admirable par l'extrême délicatesse de sa découpure. Avant ce chef-d'œuvre
du moyen âge, Reims en possédait d'autres, dont l'avait enrichie la
civilisation romaine. Il est fâcheux qu'on ne puisse juger qu'imparfaitement
d'un arc de triomphe à trois arcades, engagé aujourd'hui dans le terre-plein
des remparts. Il faut voir aussi le tombeau en marbre blanc élevé à Jovinus,
simple citoyen de Reims, qui fut honoré du consulat à Rome. Les rues sont
belles et régulières; 17 fontaines, alimentées par un château d'eau hors la
ville, y entretiennent la propreté. Ce que les gastronomes apprécieront
davantage, sont des caves à trois étages, taillées dans un sol crayeux, et
où les propriétaires rament leurs vins en bouteilles. Ce vin est le vin de
Champagne, le vin véritablement français, celui qu'aucun sol étranger n'a pu
encore produire, et que les gourmets de toutes les nations viennent nous
acheter à beaux écus comptans. Reims compte 32,000 habitans, et commerce en
bestiaux, toiles, lainages, etc.
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Si nous voulions de Reims nous rendre dans le duché de
Luxembourg, nous irions joindre la frontière à une distance
d'environ 50 lieues.
« Nous passerions par Réthel, ville de 5000 ames, qui fabrique
casimirs, flanelles et toiles. Mézières, ville de 3000 habitans,
forte, mais à rues étroites, et à maisons en bois. Charleville
n'en est séparée que par une chaussée plantée d'arbres. Sa place
principale, ornée d'une belle fontaine et entourée d'arcades,
rappelle un peu la place royale à Paris. Il faut visiter la superbe
manufacture d'armes. Sedan, munie de fortifications excellentes, et
d'une citadelle à quatre bastions, fabrique des draps en grande
réputation. Son arsenal renferme plusieurs vieilles armures fort
curieuses. Sa population est de 11,000 habitans.
« Montmédy, avec 2200 habitans, et Longwy, avec 2500, sont les
deux dernières villes fortes par lesquelles nous passerons pour
atteindre la frontière. C'est à Longwy que se tirera probablement
le premier coup de canon, si les Prussiens se décident de nouveau
à mettre le pied sur le sol de notre chère patrie.
« Voulez-vous me suivre de Paris à Strasbourg? Nous avons deux
routes à notre choix, l'une qui passe par Nancy, et l'autre par
Metz; la première compte 121 lieues et demie, la seconde 120
seulement.
« Suivons d'abord la première. Nous passerons, en sortant de
Paris, au village de Pantin, et
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