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pont jeté au confluent de la Seine et de la Douix, petite rivière qui prend
naissance quelque peu sur la gauche, et qui sourdit d'un roc, comme la fontaine
de Vaucluse. Le canal destiné à rendre la Seine navigable jusqu'à
Châtillon, parait abandonné. En effet, dans les grandes chaleurs de l'été,
ce fleuve est souvent à sec, et ce sont alors les eaux de la Douix qui
descendent seules à Paris, ce dont le porteur d'eau de la capitale, quoique
vivant d'elles, et les consommateurs, se mettent fort peu en peine, Châtillon
a malheureusement acquis un nom historique en 1814, par le congrès qu'y
tinrent les puissances de l'Europe, et où elles eurent l'art d'amuser le duc
de Vicence, notre plénipotentiaire, par des espérances de paix, pendant que
la chute de Napoléon était depuis longtemps arrêtée par elles, de concert
avec quelques traîtres français. L'établissement rural du maréchal de
Raguse mérite d'être visité, On trouve dans les environs de belles
verreries, manufactures de glaces, de toiles peintes, fonderies. Les mines de
fer que produit le pays, sont toutes en grain. Le minéral, médiocre en
qualité, rend, lavé, 33 pour cent. Les produits des forges s'envoient à
Dijon et à Châlons, pour être embarqués sur la Saône.
" Un peu à droite de la route, et environ dix lieues avant d'arriver à
Dijon, dans une contrée boisée et rocheuse, au pied de la ligne calcaire qui
partage les eaux de la Saône et de la Seine, ce fleuve se forme d'une réunion
de plusieurs petites sources qui alimentent quelques étangs.
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Le nom de la minime ville Saint-Seine, déjà dans le bassin de
la Saône, et où le voyageur passe à quelque temps de là,
pourrait induire en erreur, et faire chercher à ce point la source
de la Seine : ce nom vient de celui d'un abbé de Bénédictins, qui
embellit la ville.
" Dijon, dans une plaine riante et fertile, entre la rivière
de l'Ouche et le torrent de Suzon, compte 20,000 habitans. Son
origine, qui se perd dans la nuit des temps, a beaucoup exercé la
sagacité des antiquaires; des inscriptions et des bas-reliefs
trouvés, lorsqu'on démolit ses remparts, ont établi, que la ville
existait avant la conquête romaine. Une urne trouvée dans une
vigne en 1598, portait en langue grecque cette inscription curieuse
: " Dans le bois de Mythra, cette tombe renferme les cendres du
grand-prêtre Chyndonax. Arrière profane; elles sont sous la garde
des dieux. Une autre urne semblable a été trouvée dernièrement
non loin de là ; elle était logée dans la partie supérieure d'un
chapiteau de colonne. Ancienne capitale de la Bourgogne, Dijon
renferme de riches propriétaires et de la vieille noblesse. Les
maisons n'ont généralement pas plus de deux étages, ce qui, joint
à la largeur des rues, rend le séjour de la ville fort sain. On
remarque l'hôtel de la préfecture et le palais des anciens ducs de
Bourgogne, appelé aussi palais des états, et logis du roi. On y a
réuni un observatoire, une bibliothèque de 40,000 volumes, et un
musée. J'y admirai 70 jolies statuettes d'un pied de haut ,
représentant des
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