Page précédente HISTOIRE DES COLONIES FRANÇAISES - Tome2 - Retour page Table des matières  ALGÉRIE Page suivante
  CONCLUSION  
     
  
Il faut mettre hors de pair le magnifique ouvrage de S. Gsell sur l'histoire ancienne de l'Afrique du Nord; peu d'œuvres de notre temps font autant d'honneur à la science française. L'histoire musulmane a été éclaircie par de Slane, Brosselard, Masqueray, Georges Marçais, Alfred Bel, Luciani; l'histoire moderne par Pellissier de Reynaud, Cat, de Grammont, de Peyerimhoff, Esquer, Yver. Des recueils d'inscriptions, des collections de textes ont été publiés, des revues consacrées à l'étude de l'Afrique du Nord ont été fondées. Le centenaire de l'Algérie a été l'occasion d'un nouvel inventaire, qui comprend de nombreuses et belles publications, telles que l'Iconographie de l'Algérie de G. Esquer. Enfin il faut noter l'influence de la conquête de l'Algérie sur la littérature française avec Fromentin, Masqueray, Louis Bertrand; sur la peinture avec Delacroix, Fromentin, Guillaume, Dinet et beaucoup d'autres. Des écrivains et des artistes algériens, voire même indigènes, participent à ce mouvement depuis quelques années et accroissent le patrimoine intellectuel de la France.
 

LE BILAN ÉCONOMIQUE

 
L'Algérie en 1830 était un pays pauvre, ruiné par des siècles d'anarchie et de mauvaise administration, périodiquement dévasté par la famine et la peste. Les indigènes, agriculteurs ou pasteurs, ne demandaient à la terre que ce qui était strictement nécessaire à leur subsistance; leurs méthodes de culture étaient si barbares, ils étaient si impuissants à combattre les caprices du climat, que ce strict nécessaire leur était souvent refusé. Le commerce était nul, la seule industrie était la piraterie.
Les Français ont, plus que les Romains eux-mêmes, fait faire à l'agriculture algérienne des progrès immenses; ils ont étendu les surfaces cultivées, tiré meilleur parti des cultures anciennes, introduit des cultures nouvelles.
C'est le climat de l'Algérie qui imprime à son économie rurale son caractère spécial, détermine le choix des cultures et impose les pratiques agricoles. Sont exclues les cultures tropicales, café, canne à sucre, indigo, qu'on avait vainement essayées dans les premières années de la conquête. Les cultures algériennes sont essentiellement des cultures méditerranéennes. Elles souffrent surtout de la rareté et de l'irrégularité des pluies. Divers moyens permettent d'y remédier dans une certaine mesure; ce sont l'irrigation, qui affranchit le cultivateur des caprices de l'atmosphère; le dry farming, qui emmagasine l'eau des pluies dans le sol; la pratique des cultures arborescentes, qui résistent mieux à la sécheresse que les plantes annuelles.
Le meilleur et le plus sûr de ces moyens est l'irrigation. Il existe en Algérie un millier d'entreprises d'irrigation arrosant plus de 200 000 hectares.
 
  523  
Page précédente Retour page Table des matières Page suivante