Le vignoble couvre 238 000 hectares et donne
en moyenne 8 millions d'hectolitres. La constitution du vignoble a
entraîné de grands frais et exigé des mises de fonds considérables.
Mais de grandes fortunes se sont faites dans la culture de la vigne; les
bénéfices de la récolte d'une année ont été parfois égaux ou
supérieurs au prix d'achat de la propriété. Une pareille réussite
est la meilleure des réclames pour un pays neuf. La médaille a son
revers : on a souvent dénoncé les inconvénients de la culture de la
vigne qui, aux dangers de toutes les monocultures, joint ceux de porter
sur une production que les indigènes ne consomment pas, qui, dans
beaucoup de pays, est regardé comme un produit de luxe ou même
prohibé, enfin qui concurrence directement une des grandes cultures de
la France métropolitaine. Les Algériens s'en rendent parfaitement
compte et ne demandent pas mieux que de porter leurs efforts sur les
autres cultures qui se révéleront suffisamment rémunératrices.
L'olivier a toujours joué dans l'Afrique du Nord un rôle
considérable, dont témoignent les restes d'anciennes plantations, les
ruines de moulins, les textes des écrivains. La zone de culture est
très étendue; dans l'Algérie intérieure, beaucoup de montagnes qui
ne portent qu'une maigre brousse pourraient être mises en valeur par
des plantations d'oliviers. Sur 7 millions d'arbres en rapport, 4
appartiennent aux indigènes et 3 aux Européens ; la production moyenne
peut être évaluée à 340 000 hectolitres. A côté de l'olivier,
beaucoup d'autres cultures fruitières, notamment le figuier,
l'amandier, l'abricotier, occupent une place importante dans l'économie
algérienne. Le palmier-dattier est la principale, on peut même dire
l'unique richesse des territoires du Sud; on y compte 5 millions de
dattiers en rapport, dont 168 000 appartiennent aux Européens. La
production moyenne est de 1 500 000 quintaux de dattes, dont 280 000
quintaux de dattes fines.
La culture coûteuse et délicate des agrumes ne pénètre pas dans
l'intérieur, trop froid et trop continental, mais les plaines
sublittorales, où la température moyenne est élevée et l'irrigation
possible, lui sont très favorables. Il en est de même des primeurs,
qui se sont beaucoup développées depuis trente ans au voisinage de la
mer et des ports d'embarquement. Ces cultures pourraient progresser
beaucoup encore avec une organisation appropriée des transports et de
la vente.
Parmi les cultures industrielles, la principale est le tabac, qui a pris
un grand développement dans ces dernières années; la superficie qu'il
occupe est en moyenne de 30 000 hectares, donnant 300 000 quintaux; la
moitié appartient aux Européens. La culture des plantes à parfum
couvre 4 000 hectares; celle du coton 8 000 hectares, donnant 50 000
quintaux de coton brut. |